Le parquet a requis ce mardi 18 juillet 2023, une peine d’emprisonnement de 30 mois plus une amende de 500 mille francs CFA, le tout ferme, contre le prévenu Mohamed Sinon poursuivi pour des faits de « diffamation et mise en danger de la vie d’autrui » dans le cadre du procès qui l’oppose à la gendarmerie nationale.
Dans ses réquisitions, le ministère public a estimé que les faits de mise en danger de la vie d’autrui sont pleinement constitués. Pour lui, il est indiscutable que les propos tenus par le prévenu exposent les éléments de la gendarmerie à la vindicte populaire. Cela, selon ses dires, au regard de la fragilité du contexte national.
Aussi, selon le parquet, l’infraction de diffamation est caractérisée en ce sens que les propos tenus par le prévenu portent atteinte à l’honneur du corps de la gendarmerie qui du reste, est en première ligne de la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso.
« Dans le contexte actuel, dire que la gendarmerie nationale ne s’engage pas à 100% dans la lutte contre le terrorisme c’est une injure. Ça porte atteinte à leur honneur que quelqu’un dise que les personnes à qui on a donné des armes pour nous défendre ne le font pas à 100%. Vous vous imaginez un gendarme qui fait 06 mois de l’autre côté (au front) et qui revient pour passer quelques mois avec sa famille. Et il s’asseoit un bon matin, il voit un commerçant qui est derrière son téléphone et qui dit que la gendarmerie n’est pas engagée à 100% dans la lutte contre le terrorisme. Moi, je ne suis pas gendarme mais ça me fait mal si on me dit ça. Parce que j’estime moi aussi qui suis arrêté ici, à travers ce que je fais, je contribue à lutter contre le terrorisme à ma manière », s’est exclamé le procureur.
Il a en outre, appelé le tribunal à tenir compte du passé judiciaire du prévenu qui, a-t-il rappelé, revient pour la deuxième fois devant cette même juridiction pour les mêmes faits.
Au regard de tout cela, le procureur a requis contre Mohamed Sinon, une peine d’emprisonnement de 06 mois ferme et une amende ferme de 500 mille francs. Il a aussi requis la révocation du sursis de l’ancienne condamnation du prevenu qui était de 24 mois.
Oumarou KONATE
Minute.bf