jeudi 12 décembre 2024
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Paludisme : Le savon anti moustique, un nouveau produit pour bouter la maladie hors de nos frontières

Travailleuse dans le domaine de la savonnerie depuis l’enfance, Salimata Kaboré, à travers son association Too-Noma, met à la disposition de la population, du savon anti moustique fait à base de plantes locales.

Salimata Kaboré a appris ce métier avec sa grand-mère depuis le bas âge pour ensuite mettre son apprentissage en pratique au sein des groupements Naam et des « Six S ». Elle a travaillé au sein de ces groupements pendant une dizaine d’années.

« J’ai travaillé aux Six S pendant 10 ans, dont 5 ans en tant que bénévole et par la suite Bernard Lédia, le fondateur a initié la savonnerie et m’a demandé d’en être là responsable. J’ai accepté car bien avant Six S, je faisais le savon avec ma grand-mère. En tant que responsable, on fabriquait du savon à base de neem, de beurre de karité, de balanite et du savon pour le corps et la lessive. J’ai tenu cette savonnerie pendant 7 ans », explique Mme Kaboré.

Salimata Kaboré, promotrice du savon anti moustique…

Par la suite, son époux a été affecté à Banfora où elle a eu la chance de travailler avec le docteur Dakuyo, Directeur général des laboratoires Phytofla, qui la nomma responsable des séchages de fruits et légumes. De cette collaboration, elle renoue encore avec la savonnerie.

« Docteur Dakuyo, au cours d’une discussion m’a dit vouloir se lancer dans la savonnerie et je lui ait dit que ça tombe bien car je m’y connais en savonnerie. Le savon Mitraca, Sofia ont été faits sous mes yeux », a confié Madame Kaboré.

Cette collaboration avec le Docteur Dakuyo a duré pendant 3 ans et demi avant que la famille Kaboré ne rejoigne la capitale.

2010, l’année de naissance du savon anti moustique

De retour dans la capitale, madame Kaboré a dû stopper ses activités de savonnerie pendant 15 ans pour s’occuper de son mari qui avait à l’époque, une santé fragile. Ce n’est qu’en 2010 qu’elle est revenue à la charge. « La maladie de mon mari nécessitait beaucoup de calme donc on a dû quitter notre quartier kalgondé pour rejoindre Saaba. Arrivée à saaba, avec les femmes du quartier, j’ai repris la savonnerie pour venir en aide aux femmes, aux vieilles » indique-t-elle.

C’est toujours au cours de cette même année qu’elle a fait l’expérience du savon anti moustique. « C’est en 2010 que j’ai fabriqué le savon anti moustique que j’ai expérimenté sur ma famille et c’était bien. Alors nous avons décidé d’en produire et de le vendre entre nous au sein de l’association Too Noma que j’avais mise en place », nous explique avec passion madame Kaboré.

Le savon anti moustique contribue à lutter contre le paludisme au Burkina Faso

Ce savon est fabriqué à base de plantes locales utilisées autrefois pour chasser les moustiques. Parmi elles, on peut citer l’huile de neem, acacias, une plante appelée roungrounga en mooré, et le dribala qui sont très efficaces pour chasser les moustiques.

Il faut noter que ce savon anti moustique est vendu à 100f l’unité et peut être utilisé par toutes les catégories de personnes ( bébés, personnes âgées, femmes et hommes). Pour une efficacité du savon, il faut badigeonner le corps avec. Au contact du corps, ce savon au lieu de mousser devient de l’huile.

Aussi, l’association fabrique du savon pour la peau, des baumes de nerfs, des crèmes à lèvres, des pommades contre les hémorroïdes. Tous ces produits sont fabriqués à base de plantes locales.

En plus de la fabrication du savon, l’association de madame Kaboré vient en aide aux femmes et aux enfants victimes de violences. Pour ce qui est des enfants, elle les aide en subventionnant leur scolarité.

Et pour les femmes, elle a initié la fabrication du soumbala, du beurre de karité et la pâte d’arachide afin de permettre à chacune de se lancer dans le commerce et d’avoir une source de revenu pour subvenir à ses besoins.

Les produits de madame Kaboré ont été analysés et approuvés par le laboratoire national de santé publique depuis 2019.

Œuvrant dans le social et dans la lutte contre les moustiques, le cri de coeur de madame Kaboré est d’avoir des financements afin de vulgariser son savon anti moustique. Elle pense que cette vulgarisation de son savon permettra également de lutter contre le paludisme qui fait beaucoup de victimes au Burkina Faso.

Mireille Sandrine Bado
Minute.bf

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