« Langues africaines : leviers pour construire l’Afrique que nous voulons » : c’est sous ce thème que se tient la semaine des Langues africaines, à compter de ce jeudi 24 février 2022 au 28 février 2022 à Ouagadougou.
« L’Afrique est le continent par excellence de la diversité linguistique » : foi de l’Union africaine (AU) qui a créé l’Académie africaine des Langues (ACALAN-UA) pour « transformer cette diversité linguistique en facteur d’intégration et de développement de l’ Afrique. » C’est tout le sens du lancement de la Semaine des Langues africaines, qui pour cette édition inaugurale se tient du 24 au 28 février 2022 à Ouagadougou.
L’objectif selon le Coordonnateur de l’événement, Dr Tiga Alain Ouédraogo, est « d’accroître la sensibilisation et l’appropriation des langues africaines en examinant des moyens pragmatiques pour les autonomiser et les rendre pertinentes pour la vie des Africains; promouvoir la dynamique des visions du monde et des philosophies africaines à travers l’autonomisation et l’utilisation des langues africaines, démontrer le rôle indispensable des langues africaines… »
Pour ce faire, les plus de 1 000 participants venus des 4 coins du Burkina, mais aussi de l’Afrique dont la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Togo partageront les 4 jours de l’événement entre communications scientifiques avec des professeurs d’université, des prestations d’artistes en langues nationales, des jeux, des expositions de contes, chants et autres documents officiels (Constitution de 1991) traduits dans des langues nationales…
Le Secrétaire général chargé de l’expédition des affaires courantes du Ministère en charge de l’éducation nationale et de la Promotion des Langues nationales (MENAPLN), Pr Kalifa Traoré a félicité l’ACALAN pour cette initiative de promotion des langues africaines. À ce titre, il a rappelé que des langues sont menacées de disparition, en prenant le cas de la langue « vigué », dont il pense qu’elle peut être sauvée et « utilisée pour la codification. »
Aussi, « si on change de langue, la signification change », a relevé Pr Traoré avant d’argumenter : « c’est à travers les langues nationales qu’on peut valoriser certaines valeurs comme la solidarité, la cohésion sociale… La langue véhicule la culture. Il y a certaines choses qu’on peut dire dans nos langues et quand on traduit cela devient autre chose et vice-versa. Tout comme quand vous réfléchissez en français et que vous traduisez dans nos langues, ça peut donner autre chose. »
Sur ce, Pr Kalifa Traoré a invité les Burkinabè et les Africains en général, à s’approprier les langues nationales, « de ne pas avoir honte de [les] parler » en ce qu’elles peuvent « participer au développement. »
Franck Michaël KOLA
Minute.bf
La langue vigué est toujours parle dans la localité de karangasso vigué par les vigués