spot_img
lundi 17 juin 2024

Suivez-nous sur les réseaux sociaux

spot_img

Ouagadougou : Ces femmes « Wayiyans » de Goudrin qui « veillent sur la transition »

C’est un secret de polichinelle. Aux différents ronds-points de la capitale burkinabè, Ouagadougou, flottent plusieurs drapeaux, dont celui du Burkina, du Mali, du Niger et de la Russie. Pourtant, l’autre fait remarquable, c’est qu’à la tombée de la nuit, ces ronds-points sont pris d’assaut par des individus appelés « wayiyans ». Eux, ils s’identifient comme les « gardiens » de la Transition. Parmi eux, se trouvent des femmes. À la veille de la commémoration de la journée internationale des droits de la femme (8-mars 2024, ndlr) une équipe de Minute.bf, est allée à leur rencontre, dans la nuit .

Il est 20 heures passées quand nous arrivons à Goudrin, un quartier situé vers la sortie Est de Ouagadougou. Au premier rond-point nous apercevons, les « veilleurs de nuit » mettre les petits plats dans les grands pour leur « routine » de nuit : la veille citoyenne qu’ils ont instaurée depuis que le Capitaine Ibrahim Traoré a pris le pouvoir en Septembre 2022. Couramment appelé « Wayiyans », ces soutiens de la Transition disent veiller ainsi, en occupant les ronds-points, sur la Transition burkinabè.

Reine Sakina Bagagnan, donnant les raisons de sa présence au rond-point

Plus loin, un autre rond-point. Là, nous remarquons que le dispositif de « veille citoyenne » est en place. Dans ce rond-point de ce quartier périphérique, la parité est respectée. Parmi les « Wayiyans », figurent des femmes au foyer.

Reine Sakina Bagagnan fait partie de ce groupe. Cette commerçante le jour au marché de 14-yaar et « Wayiyan » la nuit, dit jouer sa partition dans la mobilisation générale. Pourtant, elle a laissé chez elle à la maison, deux garçons. « Mon mari est un Volontaire pour la défense de la patrie (VDP). Il s’est engagé depuis le premier recrutement. Actuellement, il est au front. En venant ici pour veiller, j’ai une pensée pour lui, et cela me permet de veiller sur lui. Il est d’accord même que je vienne ici veiller sur la Transition. C’est aussi ma contribution puisque je ne peux pas aller le rejoindre au front. Ici, je prie pour lui. Je veille aussi sur le Capitaine Ibrahim Traoré. C’est notre homme fort », explique-t-elle, toute souriante. Mais comment se débrouille-t-elle pour combiner à la fois « Wayiyan » et mère au foyer ? « Avant de venir ici, confie-t-elle, je m’assure que tout soit bien à la maison. Mes enfants mangent avant que je ne sorte. Le plus grand à 15 ans et l’autre à 13 ans. Je l’ai confié à ma petite sœur qui vit avec nous dans la famille et je viens ici. Autour de 2 heures (du matin), je rentre les rejoindre ».

Ramatou Darankoum, présente avec son mari au rond-point

A ses côtés, une autre femme, un peu plus jeune. Ramatou Darankoum, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a la particularité d’être « wayiyan » comme son mari.

« Je suis là avec mon mari. Il ne manque pas ici et je viens avec lui pour l’accompagner. Là où mon mari est je suis là-bas aussi. Nous sommes là pour veiller sur la Transition », indique la dame.

Des Wayiyan du rond-point de Goudrin se préparant pour la veille citoyenne

21 heures 30 minutes passées quand nos quittions ce quartier. Ces dames ont assuré que d’autres femmes sont régulièrement présente avec elles dans les ronds-points. « C’est notre 8-mars comme ça. On veut la sécurité et la paix. Sans ça, comment on peut fêter le 8-mars. J’invite les femmes à s’impliquer dans la veille pour que la Transition fasse le ménage afin qu’on retrouve la paix. Dans les années à venir on pourra aisément fêter maintenant les droits de la femme », ont unanimement souhaité ces femmes « wayiyans ».

Lire aussi : Burkina : Le capitaine Ibrahim Traoré encourage les femmes de la brigade verte

Mathias Kam

Minute.bf

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Publicité

spot_img

Publicité

spot_img