vendredi 13 décembre 2024
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Ouagadougou : 8 fabricants d’huile impropre à la consommation dans les filets de la Police nationale

Le Commissariat de Police de l’arrondissement de Nongr-Mâasom a mis fin aux activités d’un réseau de malfrats, spécialisé dans « la fabrication des huiles impropres à la consommation. » Le jeudi 17 mars 2022, la Commissaire principale Natacha Zoungrana et ses Hommes ont fait découvrir à la presse comment ce réseau, dont 8 membres ont été arrêtés, exerçait.

Transformer l’huile de vidange des moteurs en huile de consommation pour organisme humain, c’est la trouvaille d’un réseau de présumés malfrats arrêtés par le Commissariat de police de Nongr-Mâasom. « Un camion contenant 912 bidons de 20 litres, 211 fûts dont 43 remplis d’huile » a été saisis entre les mains de ces derniers. Comment s’en prenaient-ils ? 

La Commissaire principale et par ailleurs Commissaire de police de Nongr-Mâasom, Natacha Zoungrana, a fait savoir qu’une dame d’une association de fabrication de savon qui a vu le jour en mars 2017 et dont le récépissé de déclaration d’existence a expiré le 5 mars 2020, a détourné ce même récépissé pour « la fabrication et la commercialisation d’huile impropre à la consommation. » 

Une vue des bidons d’huile saisis avec le camion

« L’Association dispose de plusieurs barriques en fer d’une capacité d’environ 200L chacune, dans lesquelles elle fait un mélange de certains produits, à savoir, principalement le caustique de soda (engrais chimique) et les huiles de coton payées sur la place du marché. Quelques instants après ce mélange, la solution se décante, le savon se forme en bas et l’huile au-dessus. Grâce à un système de dissolution (eau) et de filtrage, l’huile formée est recueillie dans des récipients, notamment dans les barriques en fer, laissant ainsi le caustique de soda au bas de la solution. L’huile recueillie dans les barriques est ensuite portée à ébullition pour évaporer l’eau. Enfin, après refroidissement de l’huile contenue dans les différentes barriques, il est procédé au conditionnement de l’huile dans des bidons de 20 litres », a expliqué dans le détail la Commissaire principale Zoungrana.

Pour ce faire, le réseau s’est retiré dans un quartier lointain de Kossodo où, sur une superficie de plus de 10 hectares, il exerçait son activité illicite.

Une vue des installations de l’unité de fabrication d’huile alimentaire à partir d’huile de vidange

C’est alors que la Commissaire Zoungrana a révélé que la cheffe du réseau, une dame âgée de « 48 ans » est « une reprise de justice, déjà condamnée par le Tribunal de grande Grande Instance (TGI) de Ouagadougou pour les mêmes faits. » Comment le réseau a été démasqué ? 

Pour mettre la main sur les 8 prévenus, la Commissaire Natacha Zoungrana et ses Hommes ont été informés par « une personne digne de foi » qui a gardé l’anonymat. C’est ainsi que le 23 février 2022, le Commissariat de Police de Nongr-Mâasom a pu découvrir cette « unité de production et de commercialisation d’huile alimentaire impropre à la consommation, dans la zone industrielle de Kossodo. » Le même jour, 8 membres du réseau étaient interpellés pour les faits de « production et commercialisation d’huile alimentaire impropre à la consommation, de tromperie de consommateurs et de blanchiment de capitaux. »

La Commissaire Zoungrana interpellant les populations sur l’achat des produits « moins chers »

Sur le danger de l’huile en question, Natacha Zoungrana s’est voulue formelle. elle explique que l’Agence burkinabè de la Normalisation et de la Métrologie (ABNORM) a attesté que « les conditions de fabrication ne sont pas conformes aux normes ». Aussi, ajoute-t-elle, les résultats partiels du Laboratoire national de Santé publique (LNSP) ont également indiqué que « les matériels utilisés n’étaient pas conformes, notamment les bidons d’huile. » 

A noter que l’huile impropre en question était « principalement commercialisée dans les provinces, notamment dans le Boulkiemdé (Koudougou) et dans la Boucle du Mouhoun (Djibasso) ». Et à la Commissaire principale Zoungrana de préciser qu’à partir de Djibasso, les bidons d’huile étaient livrés à un client, qui, à son tour, « les vend à la frontière d’un pays voisin. » 

Enfin, pour ces bidons d’huile vendus à « 13 500 F CFA alors que le prix minimum au plan national est de 20 000 F CFA », Natacha Zoungrana a profité de l’occasion pour attirer l’attention des populations, les invitant à « ne pas chercher généralement les produits les moins chers. » 

Franck Michaël KOLA 

Minute.bf

5 Commentaires

  1. Elle est une ‘ Reprise de justice ‘
    Pour dire qu’il faut revoir les textes de sanctions qui peut être ne sont plus appropriés à ces genres d’infractions qu’il faut sévèrement punir.
    Imaginons un consommateur de cette huile qui à court ou à long terme contracte le cancer ?

  2. La police judiciaire doit aller jusqu’au bout sur cette affaire. Il faudrait arrêter tous les intermédiaires, tous les intervenants, du propriétaire des lieux où se fabriquait l huile aux détaillants en passant par les chauffeurs, les propriétaires des camions de transport, les grossistes, les employés et les membres des différentes famille impliqués… Parfois on s arrête en chemin et on laisse plusieurs délinquants libres. Ainsi l activité continue ailleurs sous d autres formes plus sophistiquées. En plus si on ratisse large on est plus dissuasif.

  3. Donc dans amusement là, c’est ce qu’on mangeait avec les mouikolgo au poulet, poisson braisé et autre là? ON est mort seulement. Des criminels de même acabit que les tueurs. On ne sait même plus quoi acheter car tous les produits sont devenus douteux et bénéficient de la complicité des acquéreurs en gros qui les vendent dans les boutiques des zones précaires. Mais aussi dans certaines alimentation. Depuis que je sais qu’on plume poulet dans l’eau ajoutée à du carbure, mûrir tomate avec carbure aussi, soumbala aussi. Vraiment, je comprends les cancers à profusion actuellement

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