Plus de 2.000 personnes ont été placées en détention après les manifestations au Tchad qui ont fait plusieurs dizaines de morts le 20 octobre dernier, selon l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT).
Environ 1.000 personnes ont été arrêtées et placées en détention dans divers lieux de la capitale N’Djamena, a indiqué à l’AFP, un conseiller principal en droits humains de l’OMCT. Selon l’ONG, environ 1.100 autres ont été placées en détention à la prison de Moussoro, à 300 km de N’Djamena, et dans la prison de haute sécurité de Koro Toro, en plein désert. A en croire l’OMCT, des représentants des autorités judiciaires doivent se rendre cette semaine à Koro Toro pour leur notifier les charges.
« Pendant le couvre-feu, ils vont chez les gens et les arrêtent. Cela se poursuit. Les gens sont enlevés dans la nuit. Ils sont acheminés à Koro Toro, le ‘Guantanamo tchadien’ », a déclaré à l’AFP, Mahamat Boukar Adoum, président par intérim de la Ligue tchadienne des droits de l’homme (LTDH) qui souligne qu’il n’y a pas de liste officielle des personnes détenues.
Les manifestations survenues au Tchad le 20 Octobre 2022 ont fait « une cinquantaine » de morts et « plus de 300 » blessés, selon le Premier ministre Saleh Kebzabo. Les manifestants contestaient la récente extension de la période de transition politique et le maintien de Mahamat Idriss Déby Itno à la tête de l’Etat. Un couvre-feu a été décrété depuis, dans plusieurs villes du pays.
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