Le gouvernement malien a dissous mercredi en conseil des ministres, l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), principal syndicat d’étudiants du pays. Cette dissolution intervient quelques temps après des violences ayant causé la mort d’un jeune étudiant et fait plusieurs blessés sur le campus de Bamako.
Cette dissolution vise selon le gouvernement malien, à « pacifier l’espace scolaire et universitaire pour en faire un lieu d’acquisition de savoirs et de connaissances et non de vandalisme et d’agressions permanentes », conformément à l’une des recommandations des assises nationales.
Il est reproché à ce syndicat d’être à l’origine d’actes répétitifs de violences et d’agressions dans le milieu scolaire et universitaire. « Depuis plusieurs années, force est de constater que l’AEEM ne défend plus les nobles causes des élèves et étudiants conformément à ses objectifs. Elle a été plusieurs fois accusée d’être responsable de violences et affrontements dans le milieu scolaire et universitaire, caractérisés par de nombreux accrochages à main armée entre les différents clans de ladite association », a fait savoir le ministre malien de l’administration territoriale, qui souligne que « le dernier affrontement remonte à la date du 28 février 2024, ayant causé la mort d’un jeune étudiant de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion et plusieurs blessés graves ».
Ces agissements que le gouvernement malien qualifie d’une extrême gravité, « sont survenus dans la perspective du renouvellement des instances du bureau de coordination de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali et ont provoqué la suspension immédiate de ses activités dans l’espace universitaire jusqu’à nouvel ordre ».
Selon les autorités maliennes, des pratiques similaires ont eu lieu en décembre 2017 entre des factions rivales du comité AEEM de la Faculté des Sciences et des Techniques et provoqué un mort. En octobre 2018 également, rappelle-t-il, des affrontements à coup d’armes à feu et de machettes, opposant des clans rivaux du comité AEEM de la Faculté de droit privé, ont fait 09 blessés dont 02 graves. « A chacun de ces événements malheureux, les forces de sécurité ont fait des descentes inopinées au niveau du siège de l’association, qui se sont soldées par des arrestations de certains membres ayant en leur possession des armes létales, des stupéfiants et de grosses sommes d’argent non justifiées ».
Minute.bf