Le Mouvement de Solidarité pour le Droit au Logement (MSP-DRO.L) et l’Association burkinabè pour le soutien au Développement (ABSD) étaient face à la presse le samedi 16 avril 2022 à Ouagadougou. A l’ordre du jour, ce qu’ils ont qualifié de « situation précaire à laquelle sont confrontés les résidents de Zekounga (Tanghin-Dassouri), menacés de déguerpissements et les conséquences de la stagnation de l’apurement du passif urbain dans les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. »
Depuis « plus de 15 ans », des Burkinabè ont acquis des terrains à Zekounga où ils habitaient « sans problème. » Mais premier fait majeur, ces habitants indiquent qu’ils n’ont pas été recensés pendant le lotissement de 2013 qui s’est réalisé, « sous [leurs] yeux », par la commune de Tanghin-Dassouri. « Aucun résident n’a été recensé à cause du conflit qui opposait les propriétaires terriens entre eux et les autochtones », a expliqué Innocent Bagoro, Secrétaire général (SG) du MSP-DRO.L. En clair, il a fait savoir qu’il y avait « ceux qui soutenaient le lotissement, partisans de l’ex-maire Adama Zongo et ceux qui s’opposaient au lotissement qui sont les propriétaires qui ont vendu des portions de terre aux résidents de la zone. »
Ainsi, poursuit-il : « au moment du recensement, seuls les partisans du lotissement et de Adama Zongo ont été recensés, alors que toute la zone non-lotie avait déjà fait l’objet de bornage avec des populations bien installées. » Pour pallier cela, Adama Zongo, selon les conférenciers, avaient promis de revenir « recenser tout le monde. » Mais là encore, ont dénoncé les conférenciers, « ce second recensement a concerné les opposants du processus tout en laissant les résidents de la zone non-lotie dont les terrains sont bornés. »
« Depuis lors, la zone non-lotie qui est bornée a fait l’objet d’attribution bureaucratiques (sans la moindre prise en compte de l’existent sur le terrain) à des particuliers qui n’ont jamais été des résidents », a déploré M. Bagoro.
A l’en croire, cette situation a même conduit à « des tensions » nées de « commandements et sommations de déguerpissements » dont exercent les attributaires sur les résidents. Ce que M. Bagoro a qualifié de « guerre entre légalité et légitimité. » Pour ce dernier, il y a d’une part « des propriétaires légitimes (résidents) » et d’autre part « ceux qui, du fait des documents qu’ils ont présentés, sont des attributaires de façon bureaucratique et deviennent des propriétaires légaux devant les propriétaires légitimes. »
L’appel de l’ABSD et le MSP-DRO. L aux nouvelles autorités
Face à tout cela, l’ABSD et le MSP-DRO.L souhaitent que « l’autorité prenne des mesures conservatoires pour sécuriser ceux qui sont dans leurs habitations », car, estiment-ils, « des Burkinabè ne peuvent pas venir donner des sommations ou déloger d’autres sans préalablement trouver une issue pour eux. »
Pour information, le président du MSP-DRO.L, Seydou Traoré a précisé que l’affaire est pendante en justice, nonobstant les sommations des attributaires légaux sur les résidents. Cette situation pour lui est la conséquence de la gestion de Adama Zongo, qui, selon ses dires, profitant de sa position au moment des faits, a semé la confusion entre Zekounga, village de la commune de Tanghin-Dassouri et Zekounga, situé dans l’arrondissement 8 de Ouagadougou. Ainsi, a-t-il appelé les autorités en place à trouver une solution à cette situation.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf