L’Association des Journalistes commis d’office (JCOM), en collaboration avec l’International Development Law Organization (IDLO), a organisé les 18 et 19 août 2025 à Koudougou, une session de formation sur la désinformation et les poursuites judiciaires à l’intention de 25 journalistes et communicateurs burkinabè. Cette formation visait à renforcer les capacités des hommes et femmes de médias afin d’assurer une diffusion plus efficace et responsable de l’information judiciaire et juridique pénale.
Dans un contexte marqué par l’insécurité, la quête de justice et les réformes judiciaires, la presse burkinabè se voit investie d’une double mission : informer et sensibiliser l’opinion publique. Acteurs de première ligne dans la diffusion de l’information judiciaire, les journalistes apparaissent ainsi comme de véritables partenaires de l’État dans la recherche de la paix et de la justice sociale. Mais pour assumer pleinement ce rôle, ils doivent être suffisamment outillés. C’est tout l’enjeu de cette formation initiée par la JCOM avec l’appui de l’IDLO.

Pendant 48 heures, les 25 participants venus de toutes les régions du pays ont suivi des communications et des simulations pratiques sur la problématique de la désinformation et son encadrement juridique. Ils ont pu se familiariser avec les différentes étapes de la procédure pénale, de l’enquête à l’exécution des peines, et avec les exigences de communication liées à la couverture des procès. Cette session leur a permis de mieux comprendre les manifestations de la désinformation, ainsi que l’action pénale en matière judiciaire au Burkina Faso.
Au nom de la JCOM, Firmin Ouattara, journaliste au quotidien L’Express du Faso, a souligné la pertinence de cette initiative. « Créée après de grands procès comme celui de Thomas Sankara ou du putsch de 2015, JCOM regroupe des journalistes spécialisés dans la couverture des affaires judiciaires. Mais ses membres ont vite constaté qu’ils manquaient d’outils pour mieux informer le public. C’est ce qui les a conduits à initier cette session de formation axée sur la désinformation et les poursuites judiciaires, en partenariat avec l’IDLO », a-t-il déclaré.

M. Ouattara s’est réjoui de la qualité des échanges et des mises en situation, qui ont permis aux participants d’acquérir des connaissances pratiques. Il a annoncé la tenue d’une deuxième session en septembre prochain à Ouagadougou, avec d’autres thématiques d’actualité.
De son côté, Nicodème Yissouneba Bado, coordonnateur du programme IDLO, a réaffirmé l’engagement de son organisation à accompagner toute initiative visant le renforcement de la justice et de l’État de droit au Burkina Faso. Selon lui, cette formation s’inscrit dans le cadre du « Programme d’appui intégré aux systèmes de Justice pénale du Mali, du Burkina Faso et du Niger » porté par l’IDLO.

M. Bado a en outre, insisté sur la pertinence de cet atelier, fruit de plusieurs mois de préparation avec la JCOM. « La question judiciaire occupe une place importante dans vos rédactions. Même si vous n’êtes ni magistrats ni avocats, vous transmettez l’information aux populations. Il est donc essentiel que vous soyez bien outillés. Notre vision est que les journalistes, au côté de l’Etat, contribue à la lutte contre la criminalité et à la promotion des droits humains dans notre pays », a-t-il souligné, tout en exprimant le vœu que cette collaboration se poursuive et s’élargisse.

Notons qu’une autre session de formation est prévue en septembre prochain au profit d’autres journalistes dans la région du Kadiogo.
Lire aussi : Burkina : Des journalistes outillés sur le traitement de l’information judiciaire
Oumarou KONATE
Minute.bf