dimanche 15 décembre 2024
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Hermann Yameogo au Capitaine Traoré : Pas de « consultations excessives » qui vont amener à la « politisation de l’affaire »

Un nouvel ordre est en cours dans un Burkina Faso sous transition. A la tête du Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba et président d’alors a été renversé par le Capitaine Ibrahim Traoré et ses hommes. Ces récents événements ont interpellé l’Union nationale pour la Démocratie et le Développement (UNDD) qui a, au cours d’une conférence de presse, invité le Capitaine Traoré et ses hommes à assumer leur coup d’Etat.

« L’UNDD rend aujourd’hui solennellement grâce aux faîtières des communautés religieuses et coutumières, aux forces intellectuelles, morales et patriotiques qui, spontanément ou approchés, ont jeté toutes leurs réserves dans la bataille de survie nationale pour obtenir à l’arrachée, à leurs risques et périls, un suprême dialogue salvateur entre protagonistes militaires, les armes braquées les uns sur les autres. ». Par ces mots, le parti de Me Hermann Yameogo rappelle les événements qui ont eu lieu entre le 30 septembre le 2 octobre, où l’ombre d’un affrontement entre frères d’armes pro-Damiba et pro-Traoré planait sur le Burkina Faso.

Le changement étant opéré, Me Hermann Yameogo, le président de l’UNDD a invité les nouveaux hommes forts à assumer leur coup d’Etat. « Quand on fait un coup d’Etat, on l’assume. Je n’ai jamais vu de coups d’Etat qui se font et immédiatement, on s’agrippe derrière la constitution pour prêter serment et gérer les affaires de l’Etat comme si on était une émanation des urnes (…) Je soupçonne certaines puissances extérieures d’être à l’origine de cette idée-là de pousser les Etats africains à renouer rapidement avec les élections sans opérer les transformations nécessaires pour mener une bonne gouvernance. Combien de coups d’Etat avons-nous eus au Burkina Faso, où on n’a pas eu besoin de s’adosser à la constitution ? Ceux qui ont fait le coup d’Etat assument, mettent en place les institutions, ils gèrent le pays », a-t-il réagi.

Concrètement, l’UNDD pense qu’il appartient au capitaine Traoré et son équipe qui ont opéré le changement de décider de qui mettre à la tête de l’Etat, que ce soit un civil ou militaire. « Si ensemble ils se retrouvent, ils décident que c’est lui (Capitaine Ibrahim Traoré, ndlr), on prend acte. S’ils décident que c’est un civil ou un militaire, on prend acte », a tranché Me Hermann Yameogo.

A ce propos, le Président de l’UNDD est allé plus loin en demandant au Capitaine Ibrahim Traoré et ses hommes « de ne pas faire des consultations excessives qui vont amener ce qu’eux-mêmes veulent combattre : la politisation de l’affaire. »
Hermann Yameogo a ainsi alerté : « pendant que nous sommes là à nous quereller pour le pouvoir, pour tel positionnement, en laissant le terrain militaire vacant, eux (les terroristes, ndlr) ils l’occupent. ».

« Lorsqu’au Burkina Faso on sent qu’il y a un bouleversement qui va se produire, il y a des gens (…) qui essaient de tirer leur épingle du jeu. Pendant qu’on parle de sécurité, de sauver le pays, il y en a qui ne pensent qu’à comment faire pour retrouver leurs avantages ? Comment je vais faire pour arriver au pouvoir rapidement ? Les préoccupations ne sont pas les mêmes et ces magouilles-là existent actuellement au Burkina Faso. Elles participent fortement aux difficultés que nous connaissons », a dénoncé le conférencier.

Ainsi, tout en invitant les nouvelles autorités à « agir vite et en toute responsabilité », l’UNDD les a conseillés à continuer le chantier de la réconciliation nationale en commençant au niveau de l’armée elle-même, car convaincue qu’« une armée, un peuple qui n’est pas réconcilié ne peut pas gagner cette guerre. »

Franck Michaël KOLA

Minute.bf

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