Les forces de sécurité guinéennes ont arrêté, le lundi 16 octobre 2023 à Conakry, une douzaine de journalistes qui manifestaient pour le déblocage d’un site d’information très suivi en Guinée. Les journalistes ont été relâchés dans la soirée en attendant d’être convoqués au tribunal la semaine prochaine à une date non précisée, selon des informations rapportées par des médias locaux.
Le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) avait appelé les acteurs de la profession à une marche dans le centre de la capitale pour réclamer la levée des restrictions imposées au site Guinée Matin, un site d’informations devenu inaccessible en Guinée depuis mi-août.
Le pouvoir militaire n’a fourni aucune explication à ce blocage. « Nous avions l’intention de nous rassembler au rond-point du port. Les forces de l’ordre mixtes police/gendarmerie nous ont gazés », a indiqué selon l’Agence France Presse, un responsable du SPPG, ajoutant qu’une journaliste a été légèrement blessée.
Au moins 12 journalistes ont été arrêtés, dont le secrétaire général du SPPG, selon les organisations professionnelles. Ils ont été déférés au tribunal pour « participation délictueuse à un attroupement illégal ». Le pouvoir a interdit les manifestations en 2022.
Quatre associations de presse ont, dans une déclaration, condamné « ces violences gratuites commises contre des journalistes » et « exigent leur libération immédiate et sans condition ».
Les associations de presse disent prendre « l’opinion nationale et internationale à témoin du recul grave de la liberté d’expression et de la démocratie ».
Minute.bf