Le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélèm de Tambèla, a présidé la Cinquième session du Dialogue national Fonds Vert pour le Climat ce mardi 16 avril 2024 à Ouagadougou. Il a appelé les Burkinabè à continuer à reboiser dans la tranquillité et la sérénité.
Placée cette année sous le thème « Contribution des financements du Fonds vert pour le climat à l’offensive agro-sylvo-pastorale et halieutique pour un développement à faibles émissions et résilient du Burkina Faso », le Dialogue structuré national pour le Fonds vert Climat se veut un cadre d’échange entre les acteurs impliqués dans la mobilisation des ressources du Fonds vert pour le climat.
Son objectif est de dresser l’état de mise en œuvre des projets du portefeuille pays, de renforcer le pipeline d’idées des projets à soumettre au Fonds Vert pour le Climat et enfin de formuler des recommandations pour une mobilisation plus accrue des financements climatiques.
Le Premier ministre a indiqué dans son discours, prononcé par le ministre en charge de l’environnement, Roger Baro que le changement climatique progresse plus rapidement que nous, et que nous avons besoin de beaucoup plus d’ambitions et d’urgence pour répondre aux besoins pressants d’atténuation et d’adaptation de notre pays.
Par ailleurs, il a précisé que la lutte contre le changement climatique requiert des financements conséquents et des investissements structurants dans les secteurs porteurs pour l’économie, notamment ceux agro-sylvo-pastoraux et halieutiques, au regard du contexte actuel de notre pays.
Pour lui, cela ne saurait être possible sans un engagement sans faille de tous et une réelle synergie entre les acteurs gouvernementaux, les collectivités territoriales, le secteur privé, les organisations de la société civile et les partenaires techniques et financiers.
« Nous avons besoin de protéger notre nature, de protéger le climat et de reverdir la nature. Sur ce plan, le Burkina Faso n’a pas à rougir, car nous avons été parmi les premiers à engager des actions de protection du climat. Vous savez tous qu’en 1984, le Président Thomas Sankara avait pris des mesures fortes de protection de la nature, consistant à l’interdiction des feux de brousse, au reboisement et à l’interdiction de la divagation des animaux. Donc, c’est depuis 1984 que le Burkina Faso s’est engagé dans la protection de la nature. À l’époque, chaque cérémonie avait sa plantation d’arbres, et c’est ce que nous comptons reprendre. En effet, en matière de protection de la nature et du climat, nous sommes parmi les pionniers. Cette politique avait été interrompue, et c’est ce que nous essayons de relancer. C’est dans cette dynamique que le Président Ibrahim Traoré a entrepris un grand projet de reboisement, surtout pour les villes de Ouagadougou et Bobo, et par extension, pour le pays », a fait comprendre Dr Apollinaire Kyélèm de Tambèla à l’issue de la cérémonie.
C’est dans ce sens, a-t-il fait savoir, que le ministre en charge de l’environnement a reçu les instructions de reverdir la bande verte des villes, ce qui consiste à entourer toute la ville de forêt. Cela devrait commencer dès cette saison pluvieuse pour que, d’ici 10 ans, nos villes soient entièrement recouvertes de verdure.
Cependant, le Premier ministre a exhorté les Burkinabè à ne pas s’alarmer, tout en déclarant que les premiers responsables du réchauffement climatique sont les Occidentaux.
« Il faut qu’on se dise les choses : on parle de réchauffement climatique, nous, nous n’y sommes pour rien, car nous n’avons rien fait pour ce réchauffement climatique. Au Burkina Faso, en dehors de Ouagadougou, il n’y a pratiquement pas d’émissions de gaz à effet de serre, alors que ce sont les Occidentaux qui émettent le plus de gaz à effet de serre, même les actions de déforestation qui ont eu lieu dans nos pays, en Côte d’Ivoire ou au Gabon par exemple, sont l’œuvre des occidentaux. Donc, il faut situer les responsabilités, et ce qui est sûr, c’est qu’ils s’en sont rendu compte, car les troubles climatiques se manifestent beaucoup plus chez eux que chez nous. Donc, ne nous alarmons pas, mais néanmoins continuons nos reboisements dans la tranquillité et la sérénité », a-t-il conclu.
En rappel, le Fonds vert pour le climat est le plus grand fonds dédié au monde qui aide les pays en développement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à accroître leur résilience au changement climatique.
Ainsi, le Burkina Faso, qui est un pays qui fait parti de la Convention cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), est de facto membre de ce mécanisme financier dont le siège est à Songdo, en République de Corée, et a mis en place son Secrétariat Exécutif du Fonds Vert pour le Climat (SE-FVC/BF).
DCRP/Primature
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