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mardi 21 mai 2024

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Foncier : Bénéwendé Sankara pour désamorcer la « bombe »

Dans le nouveau gouvernement, l’arrivée très remarquable est aussi celle de Bénéwendé Stanislas Sankara qui fait ses premiers pas dans l’exécutif. Président de l’Union pour la Renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS), M. Sankara, faut-il le rappeler, s’était farouchement opposé au régime de Blaise Compaoré et a même été au-devant de la lutte qui a précipité son départ et la chute de son régime (27 ans au pouvoir) après une insurrection populaire le 31 octobre 2014.

Après les élections de 2007, sous le régime Compaoré, Benewendé Sankara obtient avec son parti (UNIR/PS), 4 députés. Il est fait Chef de file de l’opposition politique (CFOP) le 23 septembre 2009 et reçoit l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC), parti de Zéphirin DIabré à l’opposition en 2012. Ce dernier va lui ravir la place à l’issue des élections du 2 décembre 2012 avec 19 députés contre 4 pour Bénéwendé Sankara et son parti l’UNIR/PS.

En 2014, dans l’opposition avec Zéphirin Diabré et les démissionnaires du Congrès pour la démocratie et le Progrès (CDP) dont Roch, Salif et Simon (RSS) , il a mené le combat contre la modification de l’article 37 alors qu’il était député à l’assemblée nationale. Il faisait partie des opposants qui refusaient le projet de référendum que voulait imposer Blaise Compaoré pour sauter le verrou de l’article 37 qui limitait le mandat du chef de l’Etat à 2. Aux élections de 2015, organisée après une transition d’une année, Bénéwendé Sankara arrive quatrième avec 2,77% des suffrages, derrière Roch Marc Christian Kaboré, Zéphirin Diabré et Tahirou Barry. Son parti obtient, à l’époque, 5 députés aux législatives.

Après ces élections, l’UNIR/PS a décidé d’accompagner le président Kaboré dans sa gouvernance car elle refusait d’être l’alliée du parti qu’elle a combattu depuis sa création en novembre 2000. Dans le gouvernement formé par Roch Kaboré en 2016, l’UNIR/PS obtient deux portefeuilles ministériels : le ministère en charge des ressources animales et celui de l’Environnement. Mais Bénéwendé ne siège pas dans l’exécutif. Il reste à l’assemblée nationale et occupe la première vice-présidence de l’institution.

A la présidentielle de novembre 2020, son parti soutient la candidature du président Kaboré. Aux législatives, le parti s’en sort encore avec 5 députés. Cette fois-ci, même s’il est une fois de plus réélu aux législatives, Bénéwendé Stanislas Sankara, figure du sankarisme au Burkina Faso, a décidé de rejoindre l’exécutif, en occupant un portefeuille ministériel très sensible : l’urbanisme et l’habitat. Depuis longtemps, la question foncière fait des gorges chaudes au Burkina Faso. Le pouvoir actuel l’avait utilisée comme discours de campagne en 2015, promettant aux populations le lotissement. Mais, cette question n’a pas été épongée car les lotissements sont toujours suspendus depuis la chute de Blaise Compaoré. Aujourd’hui, certains analystes qualifient la question foncière d’une bombe à retardement. D’autres estiment que Bénéwendé Sankara vient de prendre en main, une grenade dégoupillée, en attendant l’explosion.

On peut donc le dire sans risque de se tromper que Bénéwendé Stanislas Sankara hérite d’un Ministère avec beaucoup de défis à relever. Plusieurs zones attendent impatiemment le lotissement tant prôné par les politiques dans leurs promesses de campagne. Selon les textes en vigueur, tous les Burkinabè ont droit au logement. « Chacun a droit à un toit », scandaient des associations de lutte pour le droit au logement au Burkina Faso dans leurs différentes manifestations contre ce qu’elles qualifient de « spoliation des terres par les promoteurs immobiliers en complicité avec les autorités politiques ». Le sankariste va-t-il révolutionner le domaine et permettre aux populations d’être au bout de leurs peines ? Tout le monde l’attend à l’œuvre. Sa profession de juriste pourrait-elle lui être d’un atout dans l’atteinte de ses objectifs ?

Déjà, le nouveau ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Ville mesure l’ampleur des défis à relever. Il n’aura donc aucun temps de repos car les promoteurs immobiliers sont à l’œuvre ; les populations grognent contre les « lotissements sauvages » ; la question mérite d’être résolue une bonne fois pour toute. C’est ce qui a valu son arrivée au gouvernement. S’il échoue à sa mission, il sacrifiera une partie de sa carrière politique. S’il réussit, il aura contribué à la réalisation d’une grande promesse du président Kaboré. L’un dans l’autre, le meilleur résultat de cette mission est celle qui profitera aux populations et qui permettra une fois pour toute de désamorcer cette bombe que tout le monde fuit depuis longtemps.

La rédaction

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