Le ministre de l’Économie et des Finances, Dr Aboubakar Nacanabo, a reçu, ce lundi 12 mai 2025 à Ouagadougou, une délégation de la Banque africaine de Développement (BAD), dirigée par sa vice-présidente chargée du développement régional, Nnenna Nwabufo. Alors que le Document de stratégie pays intérimaire (DSP-i) 2022-2025 arrive à son terme, les discussions entre les deux parties ont porté sur les réalisations, les blocages structurels et les ambitions pour accélérer le développement socio-économique du Burkina Faso. Une dizaine de membre du gouvernement burkinabè a pris part aux échanges.
Depuis 1970, la Banque africaine de Développement (BAD), a financé, en fin avril 2025, 115 projets au Burkina Faso pour un montant cumulé de 1,8 milliard de dollars (environ 1 200 milliards de FCFA).
Le Document de stratégie pays intérimaire (DSP-i) 2022-2025, doté initialement de 484,2 millions d’Unités de Compte (UC), soit près de 400 milliards de FCFA, a finalement mobilisé plus de 500 millions d’UC (environ 417 milliards de FCFA). Ces fonds ont permis de financer 15 projets structurants dans des secteurs clé dans le développement rural, les infrastructures, l’énergie, l’eau et l’assainissement, l’éducation, la santé et dans la gouvernance.
Dr Aboubakar Nacanabo, ministre de l’économie, gouverneur pays de la BAD, a salué ces avancées. En effet, pour le ministre Nacanabo, ces résultats prouvent l’excellence de la collaboration entre le Burkina Faso et la BAD. De ses dires, le DSP-i offre une lisibilité et une anticipation accrues, corrigeant les impairs pour maximiser l’impact des projets futurs. « La BAD se distingue par des financements accessibles, même pour les pays en situation de fragilité comme le nôtre, grâce à des instruments variés tels que le Fonds africain de développement (FAD) ou la Facilité d’Appui à la Transition (FAT) », a souligné Dr Aboubakar.
Tout en exprimant sa reconnaissance, le ministre de l’économie a réitéré la gratitude du Burkina Faso pour le soutien continu et crucial de la BAD pour améliorer le bien-être des populations. Cette reconnaissance se traduit, a l’en croire, par la présence massive des membres du gouvernement à cette rencontre, témoignant de l’importance stratégique de ce partenariat.
« Le Burkina Faso est un partenaire exemplaire… »
Malgré ces succès, des obstacles persistent. Le ministre Aboubakar Nacanabo a pointé du doigt « l’insuffisance dans la maturation des projets et la lenteur des Avis de Non objection et de décaissement », appelant à des solutions pour renforcer l’efficacité du portefeuille BAD.
Pour l’avenir, il a insisté sur la nécessité d’un « accompagnement accru en ressources concessionnelles et en appuis budgétaires directs », aligné sur la vision d’un « Burkina Faso nouveau, résilient et ambitieux ».
Nnenna Nwabufo, vice-présidente de la BAD, a abondé dans ce sens. À l’en croire, la venue de la délégation de la BAD vise à renforcer cette coopération historique entre les deux parties. Cela, en raison de ce que, selon Nnenna Nwabufo, le Burkina Faso est un partenaire exemplaire. « Avec 140,41 millions d’UC (110 milliards de FCFA) programmés d’ici décembre 2025, nous devons conjuguer nos efforts pour optimiser ces ressources. Le Burkina Faso est un partenaire exemplaire. Son portefeuille diversifié reflète la solidité de nos liens », a-t-elle souligné. Mme Nwabufo a également salué l’amélioration récente de la qualité des projets et l’augmentation des ressources FAD allouées au pays en 2025 (+8,34 millions d’UC, soit 7 milliards de FCFA).
Le Burkina Faso et la BAD ont convenu de proroger le délai d’une année supplémentaire. Cela donne une avance à la BAD pour intégrer les leçons apprises et répondre aux défis actuels du Burkina Faso.
Du reste, Dr Aboubakar Nacanabo a invité la BAD à un « diagnostic franc » des blocages et à des « propositions concrètes » pour le prochain DSP qui doit s’aligner sur le référentiel de développement du Burkina Faso en cours d’élaboration. De son côté, Mme Nwabufo a réaffirmé l’engagement de la BAD à soutenir les « priorités du gouvernement burkinabè », notamment via le FAD-16, dont les dernières opérations seront finalisées en décembre 2025.
Mathias Kam
Minute.bf
