samedi 27 juillet 2024
spot_img

Fada/Marathon international de la Taanjiama : Sportivement, le Cercle Tin Fii réussit le pari de l’union des Fils du Gulmu

Dans les avenues de la ville de Fada N’gourma, précisément les voies reliant les différents secteurs de la ville, des athlètes, issus du Burkina Faso, de 7 autres pays africains et des États unis, ont sillonné à pas de course cette ville, dans la matinée du samedi 08 décembre 2023. Sur un parcours de 21,010 km, ce sont environ 500 athlètes qui ont pris part à cette 1re édition du Semi-marathon international de la Taanjiama, événement organisé par le Cercle Tin Fii. En 1 heure 08 minutes 26 secondes, sur le circuit, c’est l’athlète Kényan, Paul Kipsiele Koerch qui est arrivé en tête pour la course homme. Il remporte ainsi la somme de 1 million de FCFA prévu à cet effet.

Il est 7 heures 30 minutes à Fada N’Gourma. Le soleil montre ses premiers rayons lumineux dans la cité de Yendabri, quand les athlètes, environ 500, s’alignent derrière la ligne de départ pour prendre part à cette 1re édition du Semi-Marathon international de la Taanjiama (MIT).

Départ du Marathon

Peu après quelques minutes pour prendre les marques, l’on entend la détonation du pistolet de starter marquant le top départ sur le circuit fermé de 21,010 km pour les hommes et femmes et 5 km pour les enfants. Partis de la place des Martyrs de Fada N’Gourma, les athlètes ont pris d’assaut toute la ville de Fada N’gourma, sous les regards lumineux des populations qui les encouragent et les boostent.

Les premiers abandons

À peine un circuit parcouru sur 7 km en une vingtaine de minutes que les premiers grincements de dents se font sentir. Des athlètes jettent déjà l’éponge.

Des athlètes jettent l’éponge

Ces derniers n’en peuvent plus. Les jambes ont lâché. Le cœur pompe trop vite. Ils ne peuvent plus repousser leur limite. Pour eux, la quête du million mis en jeu n’aura plus lieu. À côté de nous, un quarantenaire nous souffle à l’oreille que pour bon nombre d’athlètes, il n’est pas question de rivaliser avec les professionnels pour l’or, mais il s’agit de parcourir une certaine distance pour dégraisser et participer à la fête.

Lire aussi ici : Fada N’gourma : Le Cercle Tin Fii annonce un semi-marathon pour montrer la résilience de la population du Gulmu

Les services de santé, eux, ont redonné vitalité aux athlètes affaiblis. Par équipe, les Sapeurs-Pompiers ont assisté les athlètes dépassés par les évènements. Leur prise en charge rapide à éviter des situations fâcheuses. Mais, en dépit de ces derniers pas bien préparés et à court de souffle, d’autres athlètes, bien aguerris et à l’affût du million continuent leur bonhomme de chemin pour espérer terminer à la première place.

Des athlètes en pleine course

Paul Kipsiele Koerch, le plus rapide

Peu après 50 minutes de course, une minorité d’athlètes se démarque des autres. Il ne reste plus qu’environ 4 km à parcourir. Les athlètes avancent à grandes enjambées.

Après 1 heure 08 minutes 26 secondes sur le circuit, c’est l’athlète kényan, Paul Kipsiele Koerch qui franchit, en premier, l’arrivée sur les artères de la place des Martyrs de Fada N’gourma. Soulagement total pour cet athlète qui aura tout et tout donné pour cette première place.

Paul Kipsiele Koerch, grand vainqueur du Marathon

Pour le vainqueur de cette 1re édition du MIT, cette victoire tient par le travail acharné. « C’est vrai que c’est une première ici au Burkina Faso, mais je suis un habitué de ce genre de circuit. Ce fut un plaisir pour moi de prendre part à cette compétition et bien sûr d’être le premier. Je salue mon pays d’origine, le Kenya, qui m’accompagne et me suis de bout en bout. Que Dieu bénisse mon pays et le Burkina Faso », a-t-il exprimé.

Le podium est partagé avec deux Ghanéens respectivement 2e et 3e. Le premier athlète Burkinabè, Inoussa Simporé est arrivé à la 11e place. « On ne mérite pas cette place. Il y a des pays qui n’ont même pas ce genre d’initiative, mais ils sont en avance sur nous. Pourquoi ? Il faut que nous nous réveillons. Nous ne formons pas assez nos athlètes. On ne peut pas gagner ces gens en étant uniquement basé au Burkina Faso. Il faut qu’on ait une formation de qualité. Il nous faut des stages de perfectionnement un peu partout dans le monde. Il faut que l’autorité revoie ces aspects, parce qu’on mise beaucoup sur l’organisation, mais on ne gagne rien. On encourage les athlètes étrangers, on applaudit les autres et nous-mêmes, nous sommes derrière. Ce n’est pas intéressant », a déploré Inoussa Simporé, visiblement insatisfait de son rang. Néanmoins, il a été consolé avec une enveloppe financière de 250 000 FCFA.

Inoussa Simporé, 1er burkinabè, classé 11e au général

Du côté féminin également, la couronne a échoi à la Béninoise, Collette Ayadé. Elle a parcouru 5km, en plus d’1 heure 24 minutes. Elle remporte 500 000 FCFA. Cette dernière partage le podium avec sa consœur béninoise, 2e et une Ghanéenne, 3e. La première burkinabè est classée 12e et est repartie avec une enveloppe financière.

Pour les enfants, Mandja Yonli, a été le plus rapide. Il a parcouru 5 km en 21 minutes 08 secondes.

Pour le patron de ce Marathon, Pr Adjima Thiombiano, ministre en charge de l’enseignement supérieur, ce marathon dont le thème est « Sport, Culture, Cohésion sociale Résilience au Gulmu », s’inscrit dans l’histoire du Gulmu, et symbolise l’engagement commun en faveur de la cohésion sociale et la résilience de la communauté.

Pr Adjima Thiombiano (d.) remettant le médaille et le chèque de 1 million de FCFA au vainqueur

« La tenue d’un tel Marathon international s’affiche clairement comme un refus pour notre région de se résigner et prouve incontestablement aux yeux du monde entier notre engagement total pour une résilience réelle. Je lance un appel à l’union sacrée de tous les dignes fils et filles du Gulmu. Donnons-nous la main autour d’idéaux de développement de notre région et du Burkina Faso. Suivons ce bel exemple du cercle Tin Fii qui est un creuset d’intrépides combattants pour le positionnement du Gulmu dans tous les domaines à travers l’union », a demandé le patron, Pr Adjima Thiombiano.

Le message : « l’unité dans l’action, la solidarité et l’ambition de travailler pour que la région de l’Est ressurgisse dans ses capacités, aux vues des potentialités qu’elle regorge », a indiqué, pour sa part Dr Lamourdia Thiombiano, président du Cercle Tin Fii.

Don de forage à la population

Don de forage à un domaine de deux écoles primaires

Le Cercle Tin Fii avec le Réseau des entrepreneurs du Gulmu ont joints l’utile à l’agréable. En effet, les promoteurs du Marathon international de la Taanjiama ont inauguré un forage à un domaine de deux écoles primaires abritant plus de 1 700 élèves dont 842 élèves déplacés internes, au secteur 1 et 2 de Fada N’gourma. Selon la Directrice de cet établissement d’enseignement primaire, depuis la construction de l’école en 2012, les éleves manquaient d’eau. C’est en cela que le forage de 1,800m d’une valeur de 5 millions de FCFA va profiter aux enfants. Ils pourront boire, se déshydrater et étudier dans la tranquillité. De même, un chèque de 1 millions de FCFA a été octroyé pour la prise en charge des Personnes déplacées internes dans le Gulmu.

La sécurité et la mobilisation, au top !

Que dire de l’aspect sécuritaire du Marathon. Si au départ, des réserves avaient été émises concernant le volet sécuritaire, compte tenu de la situation sécuritaire à l’Est du Burkina Faso, il faut noter la bravoure des Forces de l’ordre, qui ont maîtrisé le circuit et tout canalisé pour que le MIT se déroule sans heurt. La sécurité des personnes, des athlètes et de la ville de Fada N’gourma fut très majestueusement assurée.

Vue d’ensemble

Le monde a pu constater que malgré le contexte sécuritaire difficile dans le Gulmu, la population fait preuve de résilience, de courage et de détermination. La région de l’Est du Burkina Faso demeure déterminée à retrouver sa paix d’autrefois.

Du reste, la mobilisation, elle, a été une réussite. Ils sont sortis massivement pour suivre ce Marathon. Venues de toute part, des quatre coins du Gulmu, les populations ont répondu à l’appel pour ne pas se faire compter cet événement inédit à Fada N’Gourma. On pouvait lire sur les visages de ces vieux et veilles, de ces jeunes et enfants que la paix, la joie et le vivre-ensemble sont des valeurs qui n’ont jamais quitté leur cœur.

Une soirée culturelle est venue clore la journée consacrée au Marathon international de la Taanjiama (MIT). Remise de prix et attestations ont marqué la soirée. Plusieurs artistes ont égayer le public durant cette veillée.

Lire aussi : Fada/Semi-marathon international de la Taanjiama : Le Kenyan Paul Kipsiele Koerch sacré vainqueur de la 1re édition

Rappelons que la 1re première édition du Semi-marathon international de la Taanjiama sous la supervision du Ministère en charge des sports à travers la Fédération burkinabè d’athlétisme. Rendez-vous a été donné par le Cercle Tin Fii qui veut dire « mettons-nous debout » en langue nationale gulmatchema, pour la 2e édition du MIT avec des innovations en perspectives, afin de contribuer au développement socio-économique et culturel du Gulmu.

Mathias Kam

Minute.bf

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Publicité

spot_img

Publicité

spot_img

Articles connexes

Jeux Olympiques Paris 2024 : Le message d’encouragement du Président Traoré aux athlètes burkinabè

Ceci est le message d'encouragement du président Ibrahim Traoré à l'endroit de la délégation burkinabè en France, dans...

Université Daniel Ouezzin Coulibaly : Recrutement d’étudiants en Licences professionnelles en Agribusiness et en Management de la qualité en industrie Agroalimentaires

L'Université Daniel Ouezzin Coulibaly lance un appel à candidatures pour les tests de recrutement d'étudiants en première année...

Développement des capacités d’entretien routier : Experts burkinabè et japonais en conclave à Ouagadougou

Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet de Développement des Capacités d'Entretien des Routes au...

Inscription de la Cour royale de Tiébélé sur la liste du patrimoine de l’UNESCO : « la preuve de la richesse de notre patrimoine culturel »...

Le capitaine Ibrahim Traoré, président du Faso, a réagi sur son compte X (ex Twitter), à l'inscription de...