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mardi 30 avril 2024

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Examens 2021 : L’ABAPE dénonce une marginalisation des enfants autistes

L’Association burkinabè de l’Accompagnement psychologique et d’Aide à l’Enfance (ABAPE) en collaboration avec le réseau des journalistes pour la promotion de l’éducation inclusive ont, au cours d’une conférence de presse, le mercredi 23 juin 2021 à Ouagadougou, dénoncé « la non-prise en compte des spécificités des enfants autistes dans l’administration des épreuves du Certificat d’Etudes primaires et élémentaires, (CEPE).

« L’épreuve de dictée soumise aux enfants autistes était plutôt pour les enfants sourds et malentendants », s’est indigné le président de l’ABAPE, le psychologue Boukary Pamtaba sur ce début manqué, pour ses 4 protégés, des épreuves écrites du CEPE. Pour le président de l’ABAPE, brandissant pour preuve la dictée en question, même si les enfants autistes doivent composer « les mêmes épreuves comme les autres enfants », les réalités de composition ne sont pas les mêmes. « On ne peut pas évaluer un enfant sur ce qu’il n’a pas appris », regrette-t-il. 

En clair, « l’enfant autiste est un enfant qui a des troubles relationnels associés à des troubles de communication et de comportements. Ce sont des enfants qui sont en rupture avec le lien social (…) qui sont dans le repli social. Ces enfants ont une forme de particularité et il faut travailler à pouvoir développer leurs capacités relationnelles, cognitives et pédagogiques. Plus l’enfant acquiert toutes ces facultés et qu’il est autonome, il est appelé à intégrer une école classique pour la suite de sa scolarisation; c’est ce que nous faisons ici en leur permettant de développer des compétences », a expliqué M. Pamtaba. Ainsi, « logiquement, ces enfants (autistes) doivent être soumis aux mêmes épreuves aux examens comme les autres », reconnait Boukary Pamtaba, précisant que ces enfants « doivent être dans une salle spécifique parce qu’ils ont une lenteur d’intégration de l’information » et ce également, « pour avoir un regard spécifique, un temps de composition différent que les autres enfants ».

Si la question de la salle a été prise en compte en logeant les 4 enfants autistes à l’inspection Ouaga 4, M. Pamtaba a indiqué que, confrontés à la dictée dans sa forme réservée aux enfants sourds et malentendants, les enfants autistes ont été « perturbés ». « Ils ont horreur du changement. Quand ce n’est pas prévisible, ils sont perturbés », a-t-il laissé entendre avant de déplorer : « cela va avoir un coup sur la suite de leur composition ».

L’ABAPE pour une éducation inclusive prenant en compte les spécificités des enfants

Au regard de tout cela, dans l’immédiat, M. Pamtaba attend du Ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales (MENAPLN), qu’il prenne le problème à bras-le-corps afin d’envisager un sujet de remplacement pour ces élèves autistes.

Mieux, le président de l’ABAPE a souhaité l’implication des encadreurs de ces enfants dans l’organisation de l’examen. « Je me demande si celui qui a composé ce sujet connaît les réalités de l’enfant autiste », s’interroge Boukary Pamtaba, avant d’égrener d’autres difficultés. « L’enfant autiste ne doit pas faire une rédaction, mais on le force à le faire; l’enfant autiste, quand il fait la lecture, on ne doit pas lui poser des questions parce qu’il n’est pas dans la conversation », a révélé M. Pamtaba.

Alors, pour toutes ces spécificités, et pour une éducation inclusive, le président de l’ABAPE a invité le MENAPLN a tenir compte des particularités des enfants et leur type de handicap dans l’organisation des examens.

Franck Michaël KOLA

Minute.bf

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