Les professeurs d’Histoire-Géographie et de Français/Histoire-géographie ont dénoncé l’inadéquation du module d’enseignement intitulé Education civique (EC) avec leur formation initiale. C’était au cours d’une conférence de presse tenue dans l’après-midi du vendredi 27 décembre 2024 à Ouagadougou.
L’arrêté n°2024/001/MESFTP/SG/DG-QEF portant réintroduction de l’Éducation Civique (EC) dans l’enseignement Post-primaire et Secondaire du 3 septembre 2024 stipule en son article 2 qu’elle est une matière à part entière. L’article 4 ajoute qu’elle devra être assurée par les Professeurs d’Histoire-Géographie et Français/Histoire-Géographie.
Toutefois, les professeurs d’histoire-géographie et de Français/Histoire-Géographie estiment que cette matière, nouvellement réintroduite dans l’enseignement secondaire, est une « charge de plus » pour eux. Selon Sami Albert Midiour enseignant d’Histoire-géographie au Lycée département de Dissin, par ailleurs conférencier du jour, la charge se situe au niveau de la préparation des différentes fiches de cours. La difficulté est observée également, de ses dires, au niveau de la préparation des évaluations et des corrections. Pour lui, il y a une inadéquation entre le profil des enseignants et le contenu de la matière à dispenser. « J’ai fait Histoire à l’université, mais j’ai reçu une formation d’une année pleine et une année pleine de stage qui me permettent d’enseigner le Français aussi. Mais, là, il y a des questions de droit et de technique que moi-même, je ne maîtrise pas et que je dois enseigner. Les thématiques ne concordent pas avec notre formation et nous avons dit que ce sera très difficile. Ensuite, la conséquence de la surcharge, c’est la santé de l’enseignant », a-t-il expliqué.
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Face à ses difficultés, M. Midiour et ses collègues ont relevé que sur la base des résultats donnés par les différentes directions d’enseignement à travers le pays, le module Éducation civique (EC) n’est pas dispensé dans beaucoup d’établissements. « L’enseignement de l’EC n’est pas aussi respecté comme il se doit, ce qui permet d’affirmer qu’environ 80% des établissements publics ne l’enseignent pas », a-t-il fait savoir.
À l’en croire, le contrat qui les engage avec l’État est en train d’être « bafoué ». « Le communiqué qui a prévalu à ce qu’on me recrute, c’est Histoire-géographie, Français/Histoire-géographie. Maintenant, on vient intégrer une nouvelle matière, on part greffer aux autres et on nous dit d’enseigner. C’est-à-dire que le contrat de départ n’est pas respecté », a regretté Sami Albert Midiour.
En guise de solutions, ils ont demandé à leur ministère de tutelle de prendre en compte le mémorandum qu’ils ont écrit. « Les solutions existent dans le sens que les différentes leçons de la nouvelle matière peuvent être ajoutées en Histoire-géographie qui existait déjà sous forme de termes émergents. Cela va diminuer la surcharge au niveau des enseignants », ont-ils proposé.
Ils ont également trouvé, comme solution à long terme, le recrutement direct d’enseignants qui pourront être formés pour administrer la matière.
Enfin, ils ont demandé aux autorités compétentes de les aider à retrouver certains de leurs collègues portés disparus dans le cadre de cette « affaire ».
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Jean-François SOME
Minute.bf
C’est vraiment ridicule d’attendre des professeurs qui disent que le fait d’introduire Éducation Civique et Morale pose un problème de santé à ceux qui sont chargés de l’enseigner. Que c’est une charge !!!
Et pour vos collègues du primaire ?? Ne sont-ils pas des êtres humains comme vous ?? Savez vous quelles sont les disciples enseignées par chacun ??
Les vacations que certains font dans les lycées n’est-il pas une tâche de surplus ?? Dommage !!
C’est toujours sur le terrain que le perfectionnement s’opère et il appartient à ceux qui appliquent de faire de leur mieux et par là déceler ce qu’il y a de défaillant. Cela va permettre la mise en place d’un programme harmonisé par les personnes et organes habilitées et aussi si besoin avec le secours de certains organes de la société.
C’est ca aussi la révolution. Nous n’allons pas expérimenter cela ailleurs et perfectionner pour la jeune génération. Autrement on serait en contradiction avec nos visions, notamment en ce qui concerne le patriotisme et la formation de la relève.
Quant à compétence des enseignants, nous pensons qu’ils ont la possibilité de puiser dans ce qu’ils ont eu comme formation pour donner le nécessaire dans l’attente du meilleur. On peut par prendre en compte dans les cadre de formation des enseignants élèves.
La question de la rémunération supplémentaire ou de d’inadéquation avec le contrat initial, nous pensons que cela ne doit freiner en rien l’élan patriotique de nos enseignants surtout en période de guerre et de refondation , quand bien même elle serait discutable.