samedi 27 juillet 2024
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Énergie : Les sociétés d’électricité de l’AES proposent la mise en place d’une centrale nucléaire commune

Les travaux de l’atelier d’échanges et de concertation des sociétés d’électricité des pays de l’Alliance des Etats du Sahel se sont refermés dans la soirée de ce jeudi 22 février 2024 à Ouagadougou.

A l’issue des 72h de travaux, les experts en électricité des trois pays de l’alliance ont défini deux axes stratégiques. Le premier axe stratégique consiste en la valorisation des ressources endogènes. A ce niveau, il s’agira d’une part, selon les experts, de disponibiliser les sources de production à moindre coût et d’autre part, de renforcer et d’optimiser les capacités de production internes des pays de l’AES.

Le second axe stratégique prône le développement des échanges d’énergie électrique. Pour ce faire, les experts des trois sociétés d’électricité proposent de développer les échanges d’électricité entre les Etats de l’AES mais aussi entre l’AES et les pays voisins, de réaliser une étude d’évaluation exhaustive des potentialités hydroélectriques dans l’espace AES au plus tard le 30 juin 2025. Elles proposent entre autres, à ce sujet, de mener une étude de préfaisabilité pour la mise en place d’une centrale nucléaire commune aux pays de l’AES au plus tard le 31 décembre 2024, de mener une étude pour développer des centrales éoliennes de grande puissance au plus tard le 30 juin 2025, d’engager et de finaliser le processus de mise en place d’usines de production des matériels et d’équipements électriques dans l’espace AES au plus tard le 31 décembre 2025.

Une vue des participants à cette rencontre des des sociétés d’électricité des pays de l’Alliance des Etats du Sahel

A moyen terme, c’est-à-dire au plus tard en 2034, les sociétés d’électricité ont proposé la construction et la mise en service avant fin 2028, de la centrale à charbon de Salkadamna au Niger, d’au moins 600 MW, avec la participation des deux autres pays et la ligne HTB 330kV Salkadamna-Niamey. Elles recommandent aussi la réalisation des projets de centrales hydroélectriques dans l’espace AES issus de l’étude au plus tard en 2030 et la réalisation d’une centrale nucléaire et de centrales éoliennes de grande puissance au plus tard en 2034.

A long terme, c’est-à-dire sur une période de vingt ans, les experts en électricité de l’AES ont proposé la réalisation d’un pipeline reliant les trois pays, Niger-Burkina–Mali.

Par ailleurs, en plus du plan d’actions conjoint, les experts ont souligné la nécessité d’accélérer la mise en oeuvre des projets internes de chaque société à l’effet de faire face à la demande urgente, notamment en réalisant des centrales solaires dont les études sont déjà terminées, des centrales thermiques déjà identifiées dans chaque pays et en envisageant des centrales de location pour faire face à une éventuelle interruption des lignes d’interconnexion au Burkina Faso.

Lire aussi ➡️ Énergie : Les sociétés d’électricité de l’AES se concertent à Ouagadougou

Selon le Directeur général de la Société nationale d’électricité du Burkina Faso (SONABEL), Souleymane Ouédraogo, la réalisation de ces infrastructures permettra de créer une interconnexion des trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel. Ce qui favorisera, à l’en croire, une fourniture optimale de ces pays en électricité. « Ces infrastructures sont des grandes infrastructures qui auront la capacité de produire de l’électricité au-delà des frontières nationales. Je citerai par exemple la centrale à charbon de Salkadamna qui est une centrale cumulant une puissance de 600 Megawatts et les besoins actuels du Niger sont inférieurs à 600 Mégawatts. Donc, avec cette centrale, on pourra transporter l’énergie jusqu’au Burkina et au Mali. Il y a également de grandes centrales solaires qui seront développées au Burkina Faso. Des centrales de très grandes capacités qui permettront d’approvisionner aussi bien le Niger que le Mali », a expliqué Souleymane Ouédraogo.

Il a ajouté qu’un réseau de transport solide sera également mis en place pour interconnecter les trois pays et faciliter le transport de l’énergie qui sera produit. « Il y a des projets qui sont en cours pour connecter le Burkina Faso et le Niger. Nous sommes en train de voir dans quelle mesure on peut accélérer la mise en œuvre d’un projet de transport pour connecter le Mali au Burkina. Ce qui va permettre à ces trois pays d’échanger de l’énergie entre les différentes sociétés », a-t-il fait savoir.

Le Directeur de la SONABEL a aussi souligné que ces échanges énergétiques vont se faire en tenant compte des avantages comparatifs en termes de ressources énergétiques dans les différents pays. « Etant donné que nous n’avons pas les mêmes dotations en termes de ressources énergétiques, nous avons décidé de nous focaliser sur les avantages comparatifs de chaque pays. Le Niger qui dispose de ressources en charbon pourra développer des centrales à charbon. Le Mali pourra développer l’hydroélectricité parce qu’ils ont un potentiel beaucoup plus important. Le Burkina Faso pourra développer son potentiel solaire. Toutes ces infrastructures qui seront developpées permettront aux pays de partager leurs ressources énergétiques », a-t-il indiqué.

Pour la Directrice générale de la société nigérienne d’électricité (NIGELEC), Fati Abarchi, les axes stratégiques définis au cours de cette rencontre, permettront de juguler les difficultés énergétiques que rencontrent les trois pays de l’alliance des Etats du Sahel. Ces stratégies permettront notamment selon elle, de mutualiser les forces des trois États en termes de ressources énergétiques pour sécuriser les approvisionnements de ces pays en énergie électrique.

Fati Abarchi, Directrice générale de la société nigérienne d’électricité (NIGELEC)

« Il est important qu’on se mette ensemble pour chercher le goulot d’étranglement et essayer de mutualiser nos efforts pour arriver à une solution commune. Pour cela, il y a des dispositions qu’on doit prendre. Des installations à mettre en place, des études à faire avant qu’on en arrive à la consolidation. Donc, ce sont ces préalables que nous sommes en train de préparer pour arriver à juguler le manque d’énergie dans nos pays », a-t-elle déclaré.

Clôturant les travaux de la rencontre, le secrétaire général du Ministère de l’énergie, des Mines et des Carrières, Jean-Baptiste Kaboré, représentant le Ministre Yacouba Zabré Gouba, a salué la perspicacité des trois sociétés sœurs qui ont su, dit-il, à travers cette rencontre, jeter les bases d’une coopération énergétique sous régionale.

Il s’est dit convaincu que durant ces trois jours de concertation, les trois sociétés ont fait un diagnostic sans complaisance de la situation du secteur électrique des trois pays. M. Kaboré a, de ce fait, assuré que les propositions qui ont été faites seront transmises aux trois Chefs d’État de l’AES.

Jean-Baptiste Kaboré, Secrétaire général du Ministère en charge de l’énergie

« Les différentes propositions issues de vos discussions baliseront désormais la route à suivre et orienteront sans nul doute les décideurs dans la définition des politiques à même d’assurer un avenir énergétique plus sûr pour nos pays. Face aux difficultés endogènes nous apporterons désormais des solutions endogènes. Ce que vous avez accompli à Ouagadougou est à la fois historique et admirable, vous avez joué votre partition en tirant la sonnette d’alarme », a-t-il déclaré.

Rappelons que ces 72h d’échanges et de concertations se sont déroulées autour du thème : « Quelles stratégies pour sécuriser l’approvisionnement des pays de l’AES en énergie électrique ? ».

Oumarou KONATE

Minute.bf

7 Commentaires

  1. Bonjour
    En matiere d’énergie nucléaire Il serait plus judicieux de regarder du côté des SMR ou des AMR. Ce serait plus judicieux, moins cher, moins polluant, plus rapide à installer et plus adapté à nos environnemenst et nos besoins. Les centrales nucléaires standard sont trop coûteux et difficiles à installer et maintenir.
    Bonne néanmoins de chercher des solutions plus pérennes et efficientes..

    • M. NANDNABA, si vous pouvez nous développer un peu les centrales SMR AMR Cela aiderait tout le monde à être au même niveau de connaissance.
      Merci et bravo à L’AES. Puissent le Mânes de nos ancêtres accompagner les dirigeants de l’AES c’est l’avenir de l’Afrique unuie qu’ils œuvre nous developpent comme çà.

  2. En tout c’est l’un des secteurs qu’ils doivent développer en toute urgence. S’il arrivent à être indépendant des autres pays sur le plan énergétique, une bonne partie du travail s’est accomplie.

  3. Avec tout le soleil en Afrique nous n’ avons pas besoin de cette solution polluante et dangereuse. Nous devons arrêter de copier les Européens. Faites nous des méga parcs de panneaux solaires

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