Le Ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières, Dr. Bachir Ismaël OUEDRAOGO, accompagné d’une délégation a effectué du 12 au 16 mars 2021, une visite de travail au Ghana. Cette visite a été ponctuée par des visites de terrain et des audiences. Elle a permis de s’inspirer de l’expérience ghanéenne sur la production d’électricité avec des centrales à gaz, la promotion du contenu local et l’accroissement des chaines de valeurs dans l’exploitation des mines. D’autres part, la délégation a pu discuter avec les autorités de ce pays frère sur le respect des engagements de chaque partie pour une exploitation optimale du réseau d’interconnexion Bolgatanga-Ouaga durant la période à forte demande en électricité (avril-juin) qui débute.
Les objectifs des autorités du Burkina Faso en charge de l’énergie et des mines sont entre autres, la diversification des sources d’approvisionnement et la recherche d’un outil de production performant, à moindre coût et respectueux de l’environnement. Il s’agit pour « le pays des Hommes intègres », de travailler à renforcer la production interne afin de s’assurer une sécurité énergétique et être moins dépendant des pays voisins. Dans le secteur minier les efforts visent la promotion du contenu local et l’accroissement des chaines de valeurs. Conformément à cette feuille de route, le premier responsable du département a pris son bâton de pèlerin pour trouver des solutions appropriées.
C’est ainsi qu’en séjour de travail au Ghana, le Ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières a été reçu en audience par les premiers responsables en charge de ces questions du pays hôte, le lundi 15 mars 2021. La délégation du Burkina Faso, reçu par le Ministre en charge des terres et des ressources naturelles du Ghana a échangé avec la partie ghanéenne sur les bases d’une coopération sud-sud gagnante dans le secteur des mines pour les deux pays. Cette entrevue a également permis à la partie Burkinabè de s’inspirer de l’expérience du Ghana en matière de promotion du contenu local et l’accroissement des chaines de valeurs dans le secteur des mines. La partie Ghanéenne s’est dite disposée à travailler avec le Burkina Faso. Dans les jours à venir, des techniciens des deux parties auront des séances de travail afin de proposer des solutions bénéfiques pour les deux pays.
Au Ministère en charge de l’énergie du Ghana, les techniciens ont eu le 15 mars, une séance de travail. Elle a permis de poser le problème de la disponibilité de l’énergie pour le Burkina à travers l’interconnexion Bolgatanga-Ouaga notamment durant la période à forte consommation d’énergie qui s’annonce. Des solutions ont été proposées à même de satisfaire chaque partie. Il s’est agi également du renforcement de la collaboration entre les deux pays en matière d’énergie. Pour la délégation Burkinabè, cette belle expérience du Ghana est un exemple dont le pays des Hommes intègres va se servir pour renforcer la production interne nationale afin de réduire sa dépendance énergétique et également de réduire le coût du kilowattheure.
En effet, les importations à travers les interconnexions avec le Ghana et la Côte d’ivoire représentent 67% du mix énergétique du Burkina Faso. Le coût élevé du kWh donc, plombe l’économie et ne permet pas également aux entreprises nationales d’être compétitives. Cette visite a aussi été l’occasion de discuter avec les premiers responsables en charge de l’énergie du Ghana afin de trouver des solutions idoines aux dernières perturbations sur le réseau électrique national dû aux difficultés rencontrées par cet État voisin. En effet, sur 150MW que devait fournir le Ghana à travers l’interconnexion, le Burkina Faso reçoit actuellement 120MW. Il était donc nécessaire de discuter avec ces autorités pour s’assurer qu’il n’y aura pas d’interruption de fourniture pendant la période à forte demande qui s’annonce au Burkina Faso.
Après les audiences, la délégation a mis le cap sur Tema pour des visites de terrain. Elle a pu s’imprégner du processus de transformation du gaz en gaz naturel liquéfié (LGN) à la société Tema LNG compagny. Selon les responsables de cette usine, le LNG présente un avantage comparatif par rapport aux autres combustibles (fuel, HFO, DDO…). Il est traité pour élimer les impuretés ce qui réduit considérablement l’émission en CO2 et son prix est trente (30) fois moins cher que le fuel ou le HFO. Ce combustible intéresse donc le Burkina Faso qui, à la recherche de sources diversifiées et fiables d’approvisionnement, veut explorer la piste des centrales à gaz.
La délégation a pu également visiter une centrale à gaz de la société Sunon Asogli Power. Cette centrale électrique, exploitée par un privé, est fiable, sécurisée avec un coût de production moins cher selon les techniciens. Son installation est moins chère que les centrales à fuel et elle est respectueuse de l’environnement (faible émission en CO2).
Plus tôt, le 13 mars, la délégation a pu visiter deux installations de la société Genser Energy, spécialisées dans la fourniture de solutions énergétiques durables et rentables. Il s’agit de centrales à Gaz respectivement à Damang (22.5MW) et à Wassa (35MW). La Centrale de Damang, mise en service en 2016, fonctionne au gaz naturel via un gazoduc. Celle de Wassa fonctionne également au gaz naturel.
La délégation s’est enfin rendue le 15 mars 2020, à Tema pour visiter une usine de traitement du charbon fin. Cette unité reçoit du charbon fin de plusieurs pays du continent. Elle a une capacité de de traitement de 160.000 tonnes. Il s’agit d’un bon exemple dont le Burkina Faso veut s’inspirer afin d’accroître les chaines de valeurs et améliorer l’offre local dans son secteur minier.
Cette visite de travail a été un tremplin pour la délégation de s’inspirer de l’exemple du Ghana pour trouver des solutions aux préoccupations des Burkinabè dans les secteurs de l’énergie et des mines.
DCPM/MEMC
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