A l’occasion de la célébration de la Tabaski, une délégation du Parti panafricain pour le Salut (PPS) conduite par son président Abdoulaye Mossé était à Dédougou, dans la Boucle du Mouhoun, pour communier avec les Personnes déplacées internes (PDI) qui ont fui les attaques terroristes à Bourasso. Il s’est agi pour les visiteurs, de montrer leur solidarité aux PDI, à qui ils ont offert des vivres.
Ce samedi 9 juillet 2022, la communauté musulmane célébrait la tabaski ou la fête du sacrifice du mouton. Célébration que le PPS a voulu vivre avec les déplacés de Bourasso vivant à Dédougou pour se préserver des attaques terroristes.
Sacrifiant à la tradition, la délégation du PPS a d’abord recueilli les bénédictions du chef de canton de Dédougou avant de dérouler sa mission.
Abdoulaye Mossé et ses camarades ont ensuite, dans l’esprit de la tabaski, prononcé des prières avec le grand Imam de Dédougou pour la paix au Burkina Faso.
Après cela, Abdoulaye Mossé, Rockya Rouamba et Sita Konaté sont allés communier avec les PDI. « Nous avons assisté impuissants au déplacement des villages de Bourasso-ville qui ont rejoint Nouna et Dédougou », a compati le chef de la délégation du PPS. « Ce n’est pas une campagne politique. Notre esprit est humanitaire », a relevé Abdoulaye Mossé, expliquant que par cette visite, il s’est agi pour son parti, de « montrer que ces déplacés ont le droit de se sentir burkinabè et de se sentir dans la fête. »
Concrètement le PPS a fait don de « 40 tonnes de riz et 10 bœufs » aux PDI de Dédougou et Nouna pour qu’ils célèbrent la tabaski.
« Ému », s’est dit le chef de canton de Bourrasso à la réception des dons pour sa population. « Je suis très touché par le geste. Il me manque les mots pour dire merci », a-t-il réagi, remerciant la délégation du PPS.
Mais, pour ces personnes qui n’ont pas choisi ce sort, la prière est unique : « retourner sur [leurs] terres. » « On ne se sent mieux que chez soi », a rappelé le chef de canton de Bourasso avant de demander « aux autorités de faire en sorte que, le plus rapidement possible, ces populations retrouvent leurs domiciles, leurs champs pour être à l’aise. »
« Même quand on vous affecte, ce n’est pas facile à plus forte raison quand on vous force à vous déplacer de façon imprévue. Vous êtes obligés de prendre ce que vous pouvez, de laisser beaucoup de choses (…) Je suis déshonoré parce que ma population est en exil et moi avec. Le village est presque vide. Quand je pense, mes larmes coulent », a-t-il décrit.
Pour sa part, le président du PPS a signifié qu’il va plaidoyer auprès des autorités pour que : « s’il faut négocier, on le fasse » pour le retour de la paix et des PDI dans leurs zones d’origine.
Pour information, après avoir menacé les habitants de Bourasso le 2 juillet dernier, les hommes armés sont passés à l’action le lendemain 3 juillet, tuant « 22 personnes » et occasionnant le déplacement de « 7000 à 1000 personnes », selon le chef de canton dudit village.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf