L’Union des associations de développement du Burkina (UADB) a tenu une conférence de presse ce lundi 31 janvier à Ouagadougou. Avec les Hommes de médias, l’UADB s’est prononcée sur la situation nationale et a lancé un appel à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Pour cette union d’associations, le putsch est consommé et la CEDEAO devrait accorder le bénéfice du doute aux putschistes, et les inciter à présenter un programme de retour à la démocratie.
Les sanctions ont commencé à tomber sur le Burkina Faso qui est suspendu vendredi de toutes les instances de décisions de la CEDEAO. L’UADB espère « une fenêtre », avec l’arrivée annoncée des émissaires de l’institution sous régionale, pour le pays déjà au bord du précipice.
Elle invite la CEDEAO à priviléger le dialogue car « ce qui nous arrive est la conséquence de l’échec non seulement de la classe politique mais également des Organisations de la société civile (OSC) ». Selon ce regroupement d’associations, c’est le moment de s’asseoir et discuter. « Le Burkina a déjà une crise alimentaire, un nombre important de déplacés internes et s’il y a des sanctions de la CEDEAO, cela va encore faire des grincements de dents. Elle devrait travailler avec le MPSR pour remettre le pays sur de bonnes rails au lieu de vouloir sanctionner forcément », plaident les conférenciers.
Les armes ont encore crépité une fois de plus pour le pouvoir d’État. Abdoul Aziz Ouédraogo regrette cet énième coup de force des militaires. Selon lui, la vie du Burkina Faso a été rythmée par des turbulences depuis l’indépendance et « une nouvelle ère d’incertitude s’ouvre avec déjà, la contrainte terroriste ». Il estime que l’exception doit demeurer une exception et non la règle. « Le désarroi de notre pays était évident. La rupture du fonctionnement légal de l’État ne saurait être la meilleure thérapie à ces maux et la place des militaires reste dans les casernes », précise Abdoul Aziz Ouédraogo, leader de l’UADB.
C’est pourquoi, demande-t-il, la libération immédiate du président renversé, Roch Marc Christian Kaboré. « Le coup est déjà consommé. Nous ne comprenons pas pourquoi jusque-là [Roch Kaboré] n’est pas libéré. Je pense que pour la crédibilité de la transition, ils doivent permettre à l’ancien président de vaquer à ses occupations. Des rumeurs courent les rues et ce n’est pas bon », supplie-t-il.
En rappel, une délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) séjourne déjà à Ouagadougou. Objectif, s’entretenir avec les nouvelles autorités pour une issue favorable de la crise. Une réunion de crise sur le Burkina Faso entre les chefs d’État de la Communauté est prévue se tenir ce jeudi 3 février à Accra au Ghana.
Mathias Kam (stagiaire)
Minute.bf