Guillaume Soro, dans une lettre ouverte au président français, Emmanuel Macron, demande à la France d’agir en Côte-d’Ivoire pour « éviter une démolition de la Constitution et y réaffirmer la démocratie et l’Etat de droit« . Il a tout dénoncé dans sa missive, «un embrigadement de la démocratie en Côte-d’Ivoire par l’entremise du président sortant Alassane Dramane Ouattara».
«L’Afrique croit en la France en tant qu’elle est le pays de la démocratie et des libertés, aujourd’hui comme hier. Votre parole est forte. Elle est attendue, en Côte d’Ivoire et bien au-delà de la Côte d’Ivoire. La France ne peut pas aller dans le sens de ceux qui piétinent les libertés fondamentales d’un pays : c’est ma conviction absolue et c’est aussi l’espoir de millions de femmes et d’hommes qui croient en la démocratie», a écrit Guillaume Soro dans sa lettre ouverte au président de la République française, Emmanuel Macron.
«Ouattara, le seul qui n’est pas autorisé par la Constitution à se présenter à la présidentielle de 2020, pourrait donc se faire adouber à travers une pseudo-élection d’un autre âge? Qui pourrait accepter cela?» demande l’ancien chef rébelle ivoirien au président Français.
Pour lui, il n’y a pas de doute possible :« La France ne peut pas aller dans le sens de ceux qui piétinent les libertés fondamentales d’un pays». Il poursuit pour indiquer dans sa lettre qu’il ne demande rien pour lui-même : «seulement des élections honnêtes et justes dans lesquelles chaque candidat pourra se présenter librement, pour que le peuple puisse voter librement».
Celui-là même qui est aujourd’hui déclaré persona non grata en Côte-d’Ivoire et rayé de la liste des candidats à l’élection présidentielle de la Côte-d’Ivoire en 2020 a prévenu dans son adresse au président français que tous les regards sont maintenant tournés vers la France.
«Votre réaction, Monsieur le président de la République, déterminera une partie du regard que la jeune génération d’Africains portera sur la France et les valeurs dont elle se réclame» a-t-il indiqué avant de s’interrogé en ces termes : «La patrie de Voltaire, de Hugo, de Schœlcher, de Clemenceau, de Jaurès, de Mendès-France, du général de Gaulle, et de tant d’autres, est-elle toujours du côté de la démocratie et de la liberté?»
Hamadou Ouédraogo
Minute.bf