La Coalition des associations de l’Economie informelle pour la Paix et la Cohésion sociale était face à la presse, ce mercredi 11 juin 2025 à Ouagadougou. Objectif, présenter à l’opinion « l’unique vérité » sur un ensemble d’événements intervenus après l’organisation du dernier congrès de renouvellement des instances du Conseil national de l’Economie informelle du Burkina Faso (CNEI-BF).
Que se passe-t-il au niveau du CNEI-BF ? Le 9 juin dernier, des acteurs de l’économie informelle demandaient au président de la faîtière de l’économie informelle, Salifou Nikiema, d’arrêter de parler en leur nom. Cela, jusqu’à nouvel ordre, c’est-à-dire, l’organisation des élections pour le renouvellement des instances de la structure.
Cette position n’est pas partagée par d’autres acteurs de l’économie informelle, regroupés au sein de la Coalition des Associations de l’Economie informelle pour la Paix et la Cohésion Sociale. Devant la presse qu’ils ont convoquée, ce 11 juin 2025, pour, disent-ils, présenter à l’opinion « l’unique vérité », ils ont déploré le fait que depuis l’obtention du dernier récépissé du CNEI-BF en février 2025, la structure ne fait que subir « des attaques au plan médiatique et judiciaire ». Et selon le porte-parole de la coalition, Harouna Kaboré, tout cela n’a qu’une « seule finalité » : « porter un discrédit sur la faitière et aboutir à sa dissolution ».
Pourtant, face à ce qu’ils qualifient d’ « attaques », M. Kaboré et ses camarades disent avoir apporté par « le biais des conseils juridiques et aussi par l’Agent Judiciaire du Trésor, les arguments de droit pour la défense de la structure ». « Pourquoi l’agent judiciaire du trésor ? Parce qu’en plus du CNEI-BF, l’Etat burkinabè était lui aussi mis en cause dans cette affaire », a précisé Harouna Kaboré. Ainsi, il a déploré le fait que ce débat judiciaire ait entraîné « la suspension de l’exécution de l’attestation de renouvellement du récépissé de la faitière ». A ce propos, M. Kaboré a insisté en précisant « qu’il ne s’agit pas d’une annulation du récépissé ou encore d’une dissolution du CNEI-BF ». « Au stade actuel, nous éviterons de faire des commentaires sur le dossier, car nous avons confiance en la justice de notre pays », a-t-il laissé entendre.
Revenant sur le renouvellement des instances du CNEI-BF, la coalition a souligné que pendant la période de renouvellement du bureau, conformément aux textes, « une large concertation a d’abord réuni tous les membres statutaires », les 24 et 26 octobre 2024, y compris ceux qu’elle qualifie de « dissidents actuels ». « A ces rencontres préparatoires, tous les membres présents ont manifesté à l’unanimité leur volonté commune de faire prévaloir le consensus autour de la reconduction des membres du bureau exécutif national et des bureaux de région », a insisté le porte-parole, qui en veut pour preuve, les images et liste de présence attestant de la participation de ceux qu’il appelle « les détracteurs » à ces échanges. Ces derniers, poursuit-il, ont même fait le déplacement de Tenkodogo le 28 Novembre 2024 pour participer aux travaux dudit congrès, « signe de leur adhésion et implication au processus ». C’est donc avec « grand étonnement » que les conférenciers disent constater que ces mêmes personnes ont fait « un revirement spectaculaire en attaquant le même processus électoral auquel ils ont adhéré et participé du début jusqu’à la fin ». « Sans nul doute, cela est dû à une manipulation politique et politicienne afin de s’accaparer du CNEI BF du fait de sa grande représentativité sur le plan national », pensent-ils.
Les conférenciers ont précisé que pour garantir « la transparence du processus électoral dans le strict respect des principes d’indépendances et d’impartialité » telles qu’exigée par leur ministère de tutelle technique, l’Etude de Maître B. Raoul DA, huissier de justice auprès du Tribunal de Grande Instance de Tenkodogo a été sollicitée pour constater la tenue effective desdites élections et fournir l’encadrement juridique adéquat.
Pour tout cela, la coalition dit ne pas comprendre les agissements de certains acteurs de l’économie informelle tentant à remettre en cause ces élections qui ont abouti à la reconduction de Salifou Nikiema à la tête du CNEI-BF avec 96,04% des voix. Enfin, elle appelle les autorités à « surveiller l’agenda caché des dissidents et de leurs mentors ».
Franck Michaël KOLA
Minute.bf