Partant des conflits nés entre agriculteurs et éleveurs, l’association JAM et Baldal Bel N’gal Dewgou du Faso, a organisé, le samedi 29 juillet 2023 à Ouagadougou, un atelier-forum national sur la cohésion sociale et la coexistence pacifique. Il s’agit d’une contribution citoyenne à la promotion du vivre-ensemble de façon globale.
L’équilibre social du Burkina Faso est très intimement menacé par les conflits qui affectent sérieusement l’harmonie sociale, la cohabitation pacifique et l’activité agropastorale. En effet, à en croire, la présidente de l’association JAM et Baldal Bel N’gal Dewgou du Faso, Assiétou Diallo, à titre illustratif, « environ 600 conflits en moyenne éclatent chaque année ».
Cette situation impose la nécessité d’engager la réflexion pour réduire les foyers d’insécurité en prospectant des alternatives innovantes et anticipatrices de prévention, a-t-elle poursuivi. Et pour le cas échéant de gestion efficace des conflits entre agriculteurs et éleveurs, « il s’agit de façon concrète de se pencher sur les voies et moyens devant permettre de renforcer les capacités des acteurs locaux à faire face aux situations conflictuelles de cette nature », a détaillé Assiétou Diallo. Ainsi donc, Mme Diallo estime « qu’une bonne cohabitation entre éleveurs et agriculteurs constituant plus de 70% de la population, impacterait obligatoirement le pays entier ».
C’est du reste, ce qui a motivé l’organisation de cet atelier dont le thème est « Quelle gouvernance pour une agriculture et un pastoralisme garantissant la sécurité alimentaire et la cohabitation pacifique dans le contexte actuel de l’insécurité et des changements climatiques ? ».
Pour le représentant du médiateur du Faso, patronne de l’atelier, Abdoul Kader Konfé, la cohabitation entre humains depuis la nuit des temps a toujours été emprunte de conflits. Lesquels conflits ont toujours trouvé solutions au nom de la coexistence pacifique, confie-t-il.
Le sociologue Toua Émile Coulibaly, intervenant sur le thème des leviers à mettre en place ou à consolider pour le vivre ensemble, a proposé des solutions à trois niveaux pour résoudre les conflits agriculteurs-éleveurs. Le premier, précise-t-il, est celui de l’État dans l’organisation socio-spatiale, territoriale et la gestion des ressources naturelles. Le second c’est au niveau de la gouvernance locale. Que la manière de gérer la chose publique n’emmène pas les gens à être retissants dans l’implication. « Le troisième niveau, c’est comment faire pour valoriser les valeurs endogènes qu’on a pour que l’agriculteur ou le pasteur qui veut se rentrer dedans puissent se contenir. Le conflit est inhérent à la société. Mais on peut activer des leviers, des mécanismes endogènes qui permettent de promouvoir le vivre ensemble et la coexistence pacifique », a-t-il expliqué.
En guise d’information, l’Association Jam et Badal Bel N’Gal du Faso, est un réseau de jeunes pour la promotion de la cohésion sociale et de la cohabitation pacifique entre éleveurs et agriculteurs du Burkina Faso. Elle est née en decembre 2021, des cendres d’un groupe de jeunes et d’adultes de la région des Cascades qui s’étaient donné pour objectif la résolution pacifique des conflits éleveurs-agriculteurs.
Mathias Kam
Minute.bf