Quelques jours après sa prise de fonction, le Premier ministre, Me Apollinaire Joachim Kyélem de Tambela a exposé les grandes orientations de son Gouvernement ce dimanche 30 octobre 2022, au cours d’un entretien sur les antennes de la télévision nationale.
Abordant la question de la coopération internationale, Me Kyélem de Tambela n’est pas allé par quatre chemins pour donner sa position sur le sujet. Pour lui, quel que soit le type de partenariat que le Burkina envisagera avec un autre Etat ou une puissance quelconque, c’est l’intérêt du Burkina Faso qui devra primer. « C’est l’intérêt du Burkina Faso d’abord. Toute coopération qui peut servir l’intérêt du Burkina Faso est la bienvenue. Que ce soit X ou Y, toute coopération qui doit contribuer à renforcer l’intérêt du Burkina Faso, améliorer les conditions de vie (..), qui va entrer dans le cadre des trois objectifs que j’ai définis est la bienvenue d’où qu’elle vienne» , a-t-il lancé.
Le chef du gouvernement souligne cependant que ces puissances seront les bienvenues à la seule condition qu’elles soient « loyales » avec le Burkina Faso. « Nous ne voulons pas qu’on vienne nous dire qu’on va nous aider à faire ceci et puis derrière le dos on fait autre chose. Nous tenons à ce que chaque partenaire soit loyal avec nous. C’est à l’aune de cela que nous allons renforcer ou bien réduire notre coopération avec nos partenaires internationaux», s’est-il voulu clair.
Réagissant aux appels à signature d’un partenariat avec la Russie reclamé par une partie de la population depuis le coup d’État du 30 septembre 2022, le chef du gouvernement a fait savoir que le Burkina Faso a toujours coopéré avec cette puissance. « Nous coopérons avec la Russie depuis longtemps, depuis le temps de l’Union soviétique. C’est en 67 que les relations ont été nouées entre la Haute volta de l’époque et l’union soviétique. Il y a beaucoup de voltaïques qui ont fait leurs études en Union soviétique (…) Nous n’avons pas attendu ces marcheurs pour avoir des relations avec la Russie. Ces relations existent déjà comme avec d’autres partenaires», a expliqué Me de Tambela, tout en précisant cependant que « momentanément nous (le Burkina Faso) évaluons nos rapports avec ces puissances pour voir quels sont les côtés qu’il faut renforcer et quels sont les côtés qu’il faut abandonner ».
Pour le chef du gouvernement, il est du ressort de son gouvernement de réexaminer si nécessaire, cette coopération avec la Russie pour, dit-il, « voir s’il faut la renforcer dans un secteur, ou s’il faut la réorienter, mais toujiurs dans le respect de la souveraineté du Burkina Faso, pas autrement ». Mais, il a insisté sur le fait que « ce n’est pas à la rue de [leur] dire de faire ceci ou cela». Il a d’ailleurs appelé les manifestants « pro-Russes » à plutôt rejoindre le terrain de la lutte contre le terrorisme en s’enrôlant pour le front. C’est cela, selon lui, la véritable preuve de leur patriotisme. « Ceux qui marchent pour dire qu’il faut aller avec la Russie, s’ils sont patriotes, la première marche à faire c’est la marche contre le terrorisme. C’est dans la lutte contre le terrorisme qu’on va vérifier le patriotisme de chacun », a-t-il lancé.
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