En vue de permettre à la population rurale d’aller vers « la gestion durable des ressources naturelles et de l’atteinte de la souveraineté alimentaire » au Burkina Faso, l’Initiative de Développement durable (IDD) et l’Organisation non-gouvernementale Terra-Verde ont procédé, ce jeudi 2 mars 2023, au lancement de l’initiative « Regagnons la Paix et la Terre ». Le top départ du projet qui doit durer 2 ans sur l’ensemble du territoire burkinabè a été donné dans la commune de Nagreongo, par la gouverneure de la région du Plateau central, qui s’est faite représenter.
La crise sécuritaire liée au terrorisme est tellement préoccupante au Burkina Faso qu’elle masque d’autres réalités, dont la crise écologique avec son lot de « destruction croissante et accélérée des terres agricoles, des espaces vitaux ». Toute chose qui fait que le Pays des Hommes Intègres, ce pays sahélien, à vocation agrosylvopastarol, n’arrive pas à atteindre la souveraineté alimentaire et à s’engager dans le développement durable.
Cela ajouté à la croissance démographique, l’IDD et Terra-Verde restent convaincues que c’est par « la protection des sols, des terres agricoles et la remise en culture des terres dégradées, que la souveraineté alimentaire peut être établie au Burkina Faso ». C’est à cela que répond le projet « Regagnons la Paix et la Terre ».
L’objectif global de l’initiative, explique le Directeur de l’IDD, Oumarou Ouédraogo : « est de permettre à la population rurale de s’approprier le plan d’action nationale pour la protection et la conservation des sols, en vue d’une gestion durable des ressources naturelles et l’atteinte de la souveraineté alimentaire au Burkina Faso ».
Pour ce faire, M. Ouédraogo a décliné l’initiative qui doit durer 2 ans pour un montant d’un million d’euro (655 957 000 F CFA) en 3 composantes. Primo, à la fin du projet, « environ 1000 hectares de terres dégradées sont récupérées ». Secondo, le projet va contribuer à « l’information/la sensibilisation/la diffusion de bonnes pratiques/au renforcement de capacités » du monde rural. Et tertio, il s’agira de plaider pour « le renforcement des investissements dans la protection et la conservation des sols en vue d’une gestion durable des ressources naturelles (sols, eau…) pour l’atteinte de la souveraineté alimentaire au Burkina Faso ».
« Gagner la guerre avec les armes mais surtout avec plusieurs mains… »
Et le fondateur de Terra-Verde, Melchior Landolt est tellement convaincu du projet qu’il a postulé : « on peut gagner la guerre avec les armes, mais surtout avec plusieurs mains ». Par ce propos, il s’explique : « nous avons près de 30 000 exploitations paysannes organisées en près de 500 associations paysannes dans les différentes provinces. Dans ces associations paysannes, il y a des agriculteurs, des éleveurs, c’est-à-dire différents groupes qui travaillent ensemble. Ce faisant, on peut amener la paix. Travailler ensemble, c’est la meilleure chose qui existe ». Le fondateur de Terra-Verde a ainsi formulé le retour de la paix au Burkina Faso pour faciliter la composante « regagnons la terre » de l’initiative.
Le lancement du projet a été donné par la gouverneure de la région du Plateau central, représentée par Clarisse Bagayan/Bognini. Au nom de la gouverneure, elle a salué l’initiative « Regagnons la Paix et la Terre », qui dit-elle, « rappelle les dangers liés à la dégradation des terres et la sécheresse au Burkina Faso et les efforts à consentir pour y faire face ».
« Il y a beaucoup de paysans innovateurs, pétris d’expériences qui peuvent contribuer significativement à mieux intégrer les aspects d’une gestion durable des terres et des ressources naturelles dans la mise en œuvre des projets et programmes », est convaincu Clarisse Bagayan/Bognini saluant l’initiative « Regagnons la Paix et la Terre » et invitant les Partenaires techniques et financiers à s’investir davantage en faveur du monde rural.
Un monde rural qui n’en demande pas mieux. El hadji Abdoulaye Kafando, président d’une coopérative agricole à Nagréongo a salué le projet qui témoigne qu’ils travaillaient sur des terres dégradées quand le projet les a aidés à « construire des digues qui ont amélioré ces terres et partant [leurs] productions agricoles ». Il assure même que grâce au projet qui les a outillés, dotés en matériels, en fosse fumier, eux, les bénéficiaires sont devenus des exemples auprès de qui d’autres viennent s’inspirer et apprendre. Pour tout cela, il a salué l’IDD et Terra-Verde, tout en souhaitant que le projet se prolonge.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf
Bonjour la coordination nous saluons cette initiative et demandons au bon DIEU t’accompagner les actions àfin que les objectifs fixés soient atteints