« La communication est une arme à double tranchant », entend-on souvent dire, pour traduire combien sa maîtrise est capitale. Dans le contexte de crise sécuritaire que traverse le Burkina Faso, il est question de « communication de guerre ». Pour que la communication au niveau régional soit sur la même longueur d’onde que celle gouvernementale, le ministère en charge de la communication a initié un atelier de formation au profit des 13 gouverneurs du pays. La formation a débuté le jeudi 17 août 2023 à Koudougou, dans le Centre-Ouest.
« Dans une situation de crise, quoi dire ? Comment le dire ? Et quand le dire ? », c’est à ces questions que répondra l’atelier de formation des gouverneurs sur la communication en temps de crise. Acteurs de premiers plans dans les régions, les gouverneurs, est convaincu le Directeur de cabinet du ministère en charge de la communication, Mamadou Dembélé, « jouent un rôle prépondérant dans l’apaisement de certaines situations ».
En effet, partant du constat que « les fausses informations véhiculées à travers les réseaux sociaux ne font qu’accentuer la détérioration de la situation sécuritaire » au Burkina Faso, le ministre en charge de la communication, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo représenté par le Gouverneur de la région du Centre-ouest, Boubakar Nouhoun Traoré, est persuadé qu’il est nécessaire « de repenser la communication au niveau régional en vue de susciter les changements à différents niveaux ». « La communication est essentielle à la bonne gestion de cette guerre qui nous est imposée. Car, d’une part les citoyens, en manquent de repère, attendent des informations fiables provenant des autorités compétentes et d’autre part, ils sont directement impliqués dans la résolution de la crise ».
Aux gouverneurs, le ministre a rappelé qu’ils ont « un rôle décisif à jouer » dans ce contexte de crise où « la communication reste une arme redoutable [et que] la gestion de l’information revêt donc un enjeu crucial ».
C’est donc pour que l’autorité de l’Etat en région, le gouverneur soit « au diapason de la communication gouvernementale » que la formation a été initiée autour du thème : « La communication de guerre : quelle approche régionale ? »
Il s’agira, durant l’atelier de 48 heures, de « renforcer les capacités des gouverneurs afin de leur permettre de mieux communiquer, de déconstruire les messages de haine et de stigmatisation, et de sensibiliser les populations sur les valeurs de vivre-ensemble, la solidarité et la cohésion sociale entre les communautés ».
Pour ce faire, de grands noms de la communication dont le Pr Serges Théophile Balima, Dr Moussa Sawadogo, Raphaël Kafando, le Commandant Guy Hervé Yé ont été invités à donner des communications.
Pour les gouverneurs, cette formation vient à point nommé. C’est du reste ce qu’a soutenu le gouverneur de la région du Centre-ouest pour qui, « il y a de fortes malchances qu’un gouverneur qui n’est pas suffisamment outillé puisse faire une communication qui va desservir la cause de cette lutte l’insécurité ». Il s’est alors satisfait : « Si cette formation n’était pas programmée, elle devrait l’être ! »
Au cours de cet atelier qui prendra fin le 18 août prochain, le ministre en charge de la communication dit également attendre des gouverneurs un partage d’expériences. Cela, dans le but de « proposer des solutions de communication pour lutter contre l’extrémisme violent et aussi à formuler des suggestions et recommandations à même d’endiguer les problèmes liés à l’insécurité ».
Franck Michaël KOLA
Minute.bf