Le Syndicat national des Professeurs d’Ecole (SYNAPEC) était face à la presse, ce samedi 22 octobre 2022 à Ouagadougou pour dénoncer « la traversée du désert » des enseignants à cause de ce qu’il considère comme une « discrimination qui prend de l’ampleur dans la Fonction publique burkinabè ».
Pour le Syndicat national des professeurs d’école (SYNAPEC), il est clair et évident que le Ministère en charge de la Fonction publique dirige « à dessein une injustice » contre les enseignants et par ricochet « discrimine » une partie des travailleurs du Ministère en charge de l’éducation nationale. Adama Dabilgou, Secrétaire général (SG) du SYNAPEC et ses camarades en veulent pour illustration, au titre de l’année 2022, l’organisation par le Ministère en charge de la Fonction publique, des examens professionnels du Certificat d’aptitude professionnelle d’éducateur de la petite enfance (CAPECPE) et du Certificat supérieur d’Aptitude pédagogique (CSAPé) pour le compte du Ministère en charge de l’éducation nationale.
« Pour une première fois, il nous a été donné de voir le Ministre de la Fonction publique organiser des examens professionnels pour le compte d’un Ministère. De par le passé, la Fonction publique burkinabè n’organisait que des concours directs et professionnels pour le compte des ministères rattachés », a relevé Adama Dabilgou. Pis, selon ce dernier, ces examens professionnels ont été lancés sous « une condition discriminatoire en violation de la Constitution burkinabè et de la loi 081, portant statut général de la Fonction publique ».
Aussi, poursuit le SG du SYNAPEC, qui dénonce le fait que « la franche et nécessiteuse partie des travailleurs » ne pouvait pas prendre part à ces examens professionnels à cause de la condition d’âge. Pourtant, « les Instituteurs principaux et les Conseillers pédagogiques itinérants, malgré la période moratoire qui leur fut accordée, ont pu prendre part à des concours spéciaux à l’âge de 55 ans et cette année à l’âge de 57 ans. Mieux, dans le ministère de la Santé nous avons vu cette année même des examens professionnels sans condition d’âge. Paradoxalement, curieusement et cruellement, pour les Instituteurs certifiés et les Éducateurs de la petite enfance, composer à l’âge de 48 ans constitue une atteinte grave à la loi », a critiqué Adama Dabilgou.
Il faut rappeler, que les membres du SYNAPEC avait lancé un boycott de l’examen susmentionné. Selon Adama Dabilgou, ils l’ont fait pour ne pas entrer « en conflit avec leur conscience », car il est impossible pour eux de sortir et à moins d’un an de service « commander leur doyen, leur enseignant d’ancienneté de plus de 15 ans ».
Aussi, le SYNAPEC exige, maintenant que le baccalauréat est devenu le diplôme requis pour accéder au poste de Professeur d’école, le reclassement de catégorie C1 en B1 et de B1 en A3, des ex Instituteurs adjoints certifiés (IAC) et les ex Instituteurs certifiés (IC) recrutés jadis avec le niveau Brevet d’étude du premier cycle (BEPC).
Mathias Kam et Ella Kabré (Stagiaire)
Minute.bf