Le Réseau national des consommateurs du Faso (RENCOF) a organisé, ce jeudi 06 juillet 2023, à l’Université Joseph Ki-Zerbo, un panel sur le droit à l’éducation au Burkina Faso. Pour ce réseau, il faut parvenir à un plafonnement des frais de scolarité dans les établissements scolaires privés.
« Droit à l’éducation au Burkina Faso : réalité ou relativité », c’est autour de ce thème que le RENCOF a initié son panel.
Selon Abdoul Fataho Bangagne, vice président du RENCOF, par ailleurs président du comité d’organisation du panel, l’objectif est d’arriver à un plafonnement de la scolarité et les frais des Associations des parents d’élèves (APEC). Tout cela, idée, de réfléchir à comment rendre l’éducation accessible à tous sans disparité. « Nous avons remarqué que pendant longtemps l’école burkinabè est inaccessible, difficile pour l’enfant de Gouama et de Tinga (l’enfant du citoyen lambda, ndlr) de rejoindre les classes d’écoles. Nous avons constaté, en fait, une augmentation sauvage des frais de scolarité et des frais APE qui ne respecte absolument rien, donc nous engageons aujourd’hui ce panel pour arriver à mener la réflexion pour arriver à un plafonnement des frais de scolarité et des frais APE », a soutenu le vice président du RENCOF M. Bangagne.
Pour M. Bangagne et ses camarades, en termes de recommandations il faut arriver à supprimer les frais APE dans les établissements scolaires privés, fermer les écoles boutiques et resserrer l’étau du côté de l’État dans les contrôles. Mais aussi rendre l’éducation qualitative. « Nous travaillons avec le ministère pour empêcher certains fondateurs d’établissements à faire des augmentations arbitraires et sauvages. Nous luttons pour la suppression pure et simple des frais APE dans les établissements privés. Nous sommes aux aguets, ce qui a poussé entre temps l’UNAPESB à fixer les frais APE à 2000 F CFA. Ce que nous jugeons toujours trop parce que nous considérons que dans le privé, c’est du buissness », a relevé M. Bangagne.
L’école et l’éducation sociale…
Dr Nestorine Sangaré, ancienne ministre de la femme et du genre, a été sollicitée pour parler des politiques éducatives.
Elle a d’emblée regretté le fait d’avoir pendant longtemps opposé l’école à l’éducation sociale de base. « Malheureusement, dès le début, nous avons pensé l’école opposée à l’éducation sociale de base. C’est comme si ces deux modèles devaient évoluer parallèlement. Et je pense que ça, c’est la plus grosse erreur parce que les fondements de la législation en matière de l’éducation ce sont d’abord les valeurs de notre société », a-t-elle relevé.
À l’en croire l’école coloniale n’avait pas pour vocation l’éducation. « Elle avait essentiellement pour but, dit-elle, de former une élite de collaborateurs, de valets locaux, des commis et autres cadres subalternes au service de la métropole ». Selon l’ancienne ministre de la femme et du genre, cette vision coloniale de l’éducation sera revue avec les réformes, après les indépendances, dans les années 1961 à 1983. De ces réformes, Dr Nestorine Sangaré a cité l’orientation rurale de l’éducation sous la révolution qui consistait à former les jeunes pour en retour travailler la terre. « Notre orientation après les indépendances a été de mettre l’accent sur l’éducation rurale parce que le gouvernement de 1961 à 1983 a mené des réformes pour promouvoir une économie essentiellement basée sur le secteur agricole du fait que notre économie était une économie agricole. Donc, l’éducation avait une orientation rurale. C’est comme ça qu’on avait le centre de formation des jeunes agriculteurs (CJA) », a-t-elle fait savoir.
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Jean-François SOME (Stagiaire)
Minute.bf