La chambre criminelle de la Cour d’appel de Ouagadougou ouvre ce lundi 19 septembre 2022, au Tribunal de grande instance Ouaga II, sa troisième session pour le compte de l’année judiciaire 2021-2022. Dix-neuf (19) dossiers sont inscrits au rôle dont les dossiers Dabo Boukary et Guiro Ousmane.
C’est une salle pleine à craquer qui attend impatiemment l’ouverture de ces deux procès emblématiques. L’on peut déjà remarquer la présence de certains accusés dans le cadre du procès Dabo Boukary, comme le général Gilbert Diendéré, accusé de complicité d’arrestation illégale et de séquestration aggravée, de coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner et recel de cadavres.
Le médecin lieutenant-colonel Mamadou Bamba, qui aurait servi de guide et d’informateur aux militaires de l’ex-régiment de sécurité présidentielle pour les interpellations des étudiants est lui aussi présent. Il est poursuivi pour complicité d’arrestation illégale et de séquestration aggravée
Soulignons que dans le dossier Dabo Boukary, etudiant en 7e année de médecine assassiné en mai 1990, trois personnes se retrouvent dans le box des accusés. Il y a d’abord le médecin lieutenant-colonel Mamadou Bamba, qui aurait servi de guide et d’informateur aux militaires de l’ex-régiment de sécurité présidentielle pour les interpellations des étudiants. Ensuite, il y a Magloire Victoire Yougbaré, sergent au moment des faits. Celui-ci est mis en examen pour avoir servi de conducteur du véhicule dans lequel Dabo Boukary a été transporté au Conseil de l’Entente. Et enfin, dans ce box, on retrouve le général Gilbert Dienderé. Capitaine au moment des faits, il aurait ordonné l’enlèvement du corps de l’étudiant, puis son inhumation à Pô, ville située à une centaine de kilomètres au sud de Ouagadougou.
Il est précisément 09h00 lorsque les juges assermentés à cette chambre font leur entrée dans la salle d’audience. Une salle d’audience pleine à craquer en raison de la forte mobilisation des étudiants sous le couvert de l’Union générale des Étudiants burkinabè (UGEB). Le président de la chambre dicte les conditions pour rester dans la salle. Il ne veut pas de téléphones portables dans la salle, pas de siflements ni d’applaudissements. Il ne veut pas non plus de bruits.
Après ces consignes d’usages, l’audience s’est ouverte avec le dossier Dabo Boukary. Le jugement de ce dossier durera trois jours.
Rappelons que cette 3e session de la chambre criminelle d’appel de Ouagadougou s’étendra jusqu’au 30 septembre prochain et devra permettre de délibérer sur dix-neuf (19) dossiers inscrits au rôle du parquet dont les dossiers emblématiques de l’assassinat de Dabo Boukary et celui du dossier Guiro Ousmane. Elle compte 42 accusés, une trentaine de chefs d’inculpation, 44 parties civiles, 107 témoins attendus.
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Oumarou KONATE
Minute.bf
Enfin Justice pour Dabo Boukary