samedi 27 juillet 2024
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Burkina : Le mouvement SENS écrit au DG de la Police nationale

Ceci est une lettre ouverte du Mouvement Servir et Non Se Servir (SENS) à l’adresse du Directeur général de la Police nationale et à tous les fonctionnaires de Police. Lisez plutôt !

Monsieur Roger Ouédraogo, Directeur Général,

Mesdames et Messieurs les fonctionnaires de la Police,

Le 06 février 2024, nous avons pu apprécier par voie de presse que la Police Nationale du Burkina Faso était classée première en Afrique pour son professionnalisme selon un sondage de Afrobarometer publié le 29 janvier 2024. Cela est une source de fierté légitime, pas seulement pour vous mais pour l’ensemble du peuple burkinabè.

En effet, c’est par les efforts conjugués des citoyens, des organisations de défense des droits humains, des organisations de lutte contre la corruption depuis plus d’une dizaine d’années que notre Police Nationale a pu réaliser cette performance.

La Police Nationale étant le service de l’État le plus en contact avec les usagers, son professionnalisme est un gage de sécurité pour les populations et le respect de l’autorité de l’État.

C’est pourquoi, nous suivons avec une grande inquiétude, la trajectoire dangereuse que la Police Nationale semble@ prendre depuis un certain temps, non seulement pour le respect des droits humains, mais aussi pour le respect de l’autorité de l’État.

En effet, alors qu’elle est elle-même un maillon essentiel de la Justice, la Police Nationale, à travers la Direction de la Sûreté de l’État (DSE), semble désormais devenir une institution hors la loi.

Sans mandat et en dehors de ses missions, elle tend à se spécialiser dans les enlèvements de citoyens, qui se retrouvent enrôlés de force, qui disparaissent sans nouvelle ou qui sont simplement séquestrés.

C’est notamment le cas de Rasmane Zinaba, Bassirou Badjo (militants du Balai citoyen), Gérard Ismaël Sanou du mouvement « Sauvons la Kossi », les trois jeunes de la Génération veille citoyenne.

Pire, dans le cas de Me Guy Hervé Kam, le coordonnateur national du mouvement SENS, la Police Nationale refuse même de se soumettre aux décisions de la Justice dont elle constitue pourtant un des maillons importants.

Cette remise en cause du caractère républicain de la Police Nationale engage au premier chef la responsabilité de Monsieur le Directeur Général de la Police Nationale en tant que premier responsable, mais aussi celle des fonctionnaires de Police qui se rendent complices des ordres manifestement illégaux, d’enlèvements et de séquestrations des citoyens.

Monsieur Roger Ouédraogo, Directeur Général de la Police Nationale,

Mesdames et Messieurs les fonctionnaires de la Police Nationale,

Mesdames et Messieurs les bras exécutants des forfaitures,

Il est encore temps pour chacun de se ressaisir pour ne pas réduire à néant le travail accompli par des devanciers et contemporains avec professionnalisme jusqu’à une date récente, et qui a amené la Police Nationale à un niveau de respectabilité fort appréciable.

Il est aussi temps de se ressaisir pour ne pas se rendre responsable de faits dont on sera seul à répondre, tôt ou tard devant la Justice.

En effet, l’histoire de notre pays renseigne sur le cas d’ agents zélés qui ont été rattrapés et jugés par les tribunaux sans même la solidarité morale et encore moins l’aide des puissants d’alors qui avaient commandité la commission de ces sales besognes.

À l’heure de la Justice et du jugement de l’histoire, chacun aura à répondre seul de ses actes, sans excuse.

Monsieur Roger Ouédraogo, Directeur Général de la Police Nationale, Mesdames et Messieurs les fonctionnaires de la Police Nationale, le Peuple burkinabè vous regarde et espère que vous entendrez aussi la voix de votre conscience dans ces moments critiques.

Le respect de l’autorité de l’État est entre vos mains, soit vous contribuez à la pérenniser, soit vous persistez dans la voie de sa destruction.

Dans le deuxième cas, vous répondrez individuellement et collectivement devant l’histoire, et pour certains, devant les Tribunaux de notre pays.

Il est encore temps de revenir à la raison et au respect strict des missions pour lesquelles vous vous êtes engagés dans cette noble institution qu’est la Police Nationale.

La Coordination nationale

Lire aussi ➡️ Burkina : Le Mouvement SENS craint le risque d’un « basculement vers l’irréparable »

Minute.bf

1 COMMENTAIRE

  1. Ceux la sont des plaisantins hein… Donc la vie des gens que vous avez citez là vaut mieux que la vie des 22 millons de Burkinabè et ceux des étrangers vivant au Faso… Vous étiez où au temps de Blaise Compaoré…. Des tocards comme ça

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