Le Mouvement des Jeunes engagés pour le Développement s’est dévoilé aux professionnels des médias, le samedi 4 juin 2022 à Ouagadougou. L’occasion pour le mouvement de donner sa vision et sa lecture de la situation politico-sociale ces 10 dernières années, la question sécuritaire, etc.
Constituer « un catalyseur de développement du Burkina Faso », c’est ce à quoi aspire le MOJED dont l’objectif général est de « promouvoir le développement endogène et durable au Burkina Faso. » Pour ce faire, le mouvement entend mobiliser la jeunesse et les femmes autour de formations dans des métiers porteurs, l’organisation de travaux communautaires, des campagnes de sensibilisation…
Par ailleurs, si « le système politique constitue la locomotive du développement d’un pays », le MOJED note qu’au Burkina depuis quelques années, « la classe politique dans son ensemble manque de vision politique claire, de réalisme politique, de redevabilité politique, de dialogue et de solidarité politique franche et sincère. » Le Secrétaire général du MOJED, Yacouba Ouédraogo va plus loin en considérant que « les intérêts individuels et égoïstes priment sur l’intérêt supérieur de la nation [mettant le pays] dans un tâtonnement et pire dans un éternel recommencement. »
L’une des conséquences de cette situation, selon le mouvement est « la dégradation continue du climat sécuritaire depuis 2016. »
Ce constat, le SG du MOJED l’explique par « un renseignement limité, moins équipé et politisé ; l’absence d’un mécanisme endogène dans le règlement des conflits créant des scènes de frustrations et de vengeances ; une politisation de l’armée créant une crise de confiance entre Forces de Défense et de Sécurité et population… »
La diversification des partenaires pour combattre le terrorisme
Pour juguler cette crise sécuritaire, le MOJED invite les autorités à « accélérer et intensifier la dotation des FDS en matériel et en formation adaptés; travailler courageusement à réconcilier les frères d’armes autour d’un même idéal qui est la protection et la défense du territoire national tout en résolvant les conflits d’intérêts et les injustices qui les opposent; trouver d’urgence de nouveaux partenaires pour assister [les] FDS dans la lutte contre le terrorisme tel que le Mali, la Russie, la Corée du Nord, l’Iran, la Turquie, le Rwanda… »
Devant la presse, ce mouvement n’a pas manqué de faire un clin d’œil à ses OSC sœurs. Pour le MOJED, « la plupart des OSC [au Burkina] ont manqué à leurs obligations de neutralité, de veille citoyenne et de catalyseur au développement. »
« Beaucoup sont manipulées (OSC, ndlr) et politisées, travaillant ainsi pour des individus et non pour l’intérêt supérieur de la nation », a véhément critiqué le MOJED qui explique cela par le « manque de politique nationale de la société civile pour encadrer et accompagner les activités des OSC. »
C’est ainsi que le MOJED a justifié sa naissance pour inverser cette tendance, elle qui se targue d’avoir déjà réalisé des ponts dans certaines localités de Ouagadougou, participer à des travaux d’intérêts communautaires, etc.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf