Le ministre de l’énergie, des mines et des carrières, Simon Pierre Boussim, était à l’hémicycle, dans la matinée de ce mardi 14 mars 2023, pour répondre à une question orale avec débats du député Youssouf Ouédraogo, relative aux conséquences de l’abandon des sites miniers et d’orpaillage du fait de l’insécurité.
Face aux députés de l’ALT, Simon Pierre Boussim a rappelé le contexte dans lequel se fait l’exploitation minière au Burkina Faso. De ses dires, le secteur minier est aujourd’hui confronté à d’énormes défis liés notamment à la dégradation de la situation sécuritaire. Une situation qui a entrainé la fermeture de plusieurs sites miniers industriels au titre desquels les sites de Inata, (société des Mines de Belahourou), de Youga (Burkina Mining Company), de Taparko (Société des Mines de Tarpako), de Netiana (Netiana Mining Company SA) et de Ouaré (Ouaré Mining Company SA)…
Les conséquences de la fermeture de ces sites miniers et d’orpaillage se situent à plusieurs niveaux d’après Simon Pierre Boussim. Il a cité en premier, la baisse de la production minière. « La production d’or était de 57, 675 tonnes au 31 décembre 2022 contre 66,858 tonnes à la même période en 2021, soit une baisse de 13, 73% », a confié le ministre. A cela s’ajoute la baisse des recettes au profit de l’Etat et des collectivités territoriales. « On constate une baisse du niveau de recouvrement des années 2021 et 2022, de 6 milliards de francs CFA et de 2 milliards, soit en moyenne 65% et de 52% respectivement au titre des royalties et du Fonds minier de développement local (FMDL) sur l’ensemble des sociétés minières impactées par l’insécurité », a-t-il dit, ajoutant que sur la base du recouvrement de l’année 2021 et en prenant en compte le début de production de la mine de Ouaré et la reprise de production de Netiana, le montant qui aurait pu être recouvré en 2023 et les années suivantes, peut être chiffré à environ 15 milliards de francs CFA de royalties et 7 milliards de francs CFA pour le FMDL.
Globalement, selon le tableau récapitulatif des pertes présenté par le ministre, la fermeture des cinq sites miniers sus-cités, a fait perdre à l’État Burkinabè la somme de 5 106 988 418 F CFA en 2022. A cela, il faut ajouter la mise en chômage d’au moins 2 500 employés, sans oublier le risque d’augmentation du grand banditisme et du ralliement des acteurs aux groupes armés terroristes.
Pour juguler les effets de la crise sécuritaire et rassurer les acteurs du secteur minier burkinabè, le premier responsable du département des mines et carrières a annoncé un certain nombre de réformes à venir. Parmi ces mesures, il a cité la mise en place d’une brigade de sécurisation des sites miniers. A cela s’ajoute des projets de textes de reformes du secteur minier, notamment ceux en lien avec la sécurisation de ces sites; le renforcement de toutes les mines par les FDS et matériels de surveillance tels que les Drones et les caméras infra-rouges; le renforcement de l’escorte des convois de ravitaillement des sites miniers; l’élaboration d’un document des reformes du secteur minier artisanal; l’élaboration en cours d’une stratégie de lutte contre la fraude dans la commercialisation de l’or et des autres substances précieuses, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme dans le secteur minier.
Oumarou KONATE
Minute.bf