Le Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC) a rendu public ce 06 décembre 2022, au Centre national de Presse Norbert Zongo, les résultats de son rapport 2021 sur l’état de la corruption au Burkina Faso.
Une fois de plus, la police municipale tient la tête du peloton des services les plus corrompus du Burkina Faso. C’est du moins ce qu’il ressort du rapport 2021 du REN-LAC. Avec 51,3 %, elle trône sur le top 10 des services les plus corrompus suivie de la Douane ( 37,3%) et de la Police nationale (31,8%).
Pour le Directeur exécutif du REN-LAC, Sagado Nacanabo : « le fait que la Police municipale soit permanemment en contact avec la population ne justifie pas le fait qu’elle soit la plus corrompue des institutions » d’autant plus qu’elle n’est pas la seule institution qui est en contact avec la population.
« En termes de sollicitations directes, la Police municipale même arrive un peu en arrière. En 2020, c’était la santé et ensuite la SONABEL. Ceux qui ont sollicité les services de santé, ce sont 3 777 sollicitations alors que la police municipale, c’était 363 sollicitations », a estimé M. Nacanabo.
Pour lui, le facteur déterminant de la corruption quel que soit le domaine et le service, c’est « la qualité morale des acteurs ». « Le plus important, c’est l’homme. Lorsqu’il est intègre, il ne traîne pas dans la corruption quelque soit son état de dénuement. On peut être pauvre et digne, pauvre et intègre. Donc, nous pensons que le premier élément, l’élément fondamental, c’est de revoir l’intégrité des agents de police municipale », a-t-il soutenu.
De son avis, il urge que la police municipale fasse sa propre introspection pour redorer son image. « C’est vrai que très souvent, ce sont les populations qui font les offres pour s’en sortir, mais nous pensons que le plus déterminant, c’est que les agents de Police municipale fassent leur examen de conscience et ne pas accepter qu’on achète leurs âmes à aussi bas prix. Nous savons que ces sommes d’argent ne peuvent pas résoudre leurs problèmes, mais ça détruit leur image morale, et ça, ça n’a pas de prix », a-t-il confié.
Dans le même sens, M. Nacanabo a postulé qu’il faut trouver des mesures idoines pour réduire au mieux le contact Policier-citoyen. « C’est vrai que si on diminue leur contact direct avec les populations, ça peut diminuer la corruption, mais ce n’est pas une solution durable. Il faut trouver des solutions à long terme comme la digitalisation des paiements de contravention, car la digitalisation peut laisser des traces de corruption et faciliter la lutte contre la corruption », a-t-il proposé.
Jean-François SOME (Stagiaire)
Minute.bf