Les différentes centrales syndicales du Burkina se sont réunies ce 3 janvier 2022 à la bourse du travail pour commémorer la date historique du 3 janvier 1966. Une journée de commémoration du soulèvement populaire qui a renversé le président Maurice Yaméogo.
Cette commémoration a débuté par une conférence portant sur l’historique du syndicalisme en Afrique de manière générale et plus particulièrement au Burkina Faso. Cette journée a été aussi le lieu pour les syndicats de faire le point des différentes luttes entamées depuis la naissance du syndicalisme burkinabè jusqu’à nos jours.
« C’est une date importante pour les travailleurs du Burkina, les peuples du Burkina et les peuples africains » a indiqué Olivier Guy Ouedraogo, secrétaire général de la confédération des syndicats du Burkina (CSB) dès l’entame de sa communication.
Il a par la suite donné l’historique mondial du syndicalisme qui, selon ses explications, est né au royaume uni dans les années 1880.
En ce qui concerne le syndicalisme burkinabé, il est né dans les années 47 à Bobo Dioulasso, car c’est dans cette zone que se trouvaient les travailleurs à l’époque. À cette période, il y avait, à l’en croire trois (03) centrales syndicales avant que le nombre ne passe à sept (07)centrales syndicales dans les années 1991.
Il a fallu attendre 1999 pour voir la création de l’unité d’action syndicale. « C’était d’ailleurs une première en Afrique occidentale francophone », a confié Olivier Guy Ouédraogo. En outre, lors de cette commémoration, les différentes centrales syndicales ont aussi souligné des insuffisances dans l’historique de leur lutte.
Ainsi en termes d’insuffisance dans la lutte, le Code du travail de 2008 a été fortement dénoncé.
« Le Code du travail de 2008 a été un gros recul dans notre avancée. C’est une grosse épine qui est sous notre pied», a relevé Guy Olivier Ouédraogo.
Il a également reconnu certaines failles qui existent au sein des syndicats et qu’il faut vite soigner pour regagner la confiance des travailleurs.
« Il faut que nous améliorons notre plan de travail pour que les travailleurs aient confiance à l’UAS», a-t-il soutenu.
La deuxième communication portée par Richard Tiendrebeogo, ancien secrétaire général de la confédération générale des travailleurs du Burkina (CGT-B) était axée sur les acquis de l’unité d’action syndicale (UAS) dans les différents tournants décisifs de l’histoire sociopolitique du Burkina. Il a commencé avec la contribution du pouvoir syndical dans le soulèvement populaire de 1966, avant de passer sur les récents événements tels que la chute de l’ex-président Blaise Compaoré en 2014 ou encore la résistance populaire au putsch de 2016.
Comme son prédécesseur Guy Olivier Ouédraogo, Richard Tiendrebeogo reconnait également quelques difficultés internes qui détériorent ou parfois créent même des divisions entre organisations syndicales. Et à ces difficultés, il faut trouver des solutions pour rendre les centrales syndicales efficaces, a-t-il préconisé pour terminer.
Mouni Ouédraogo
Minute.bf