samedi 14 décembre 2024
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Burkina : L’ANEB s’inquiète de la « fermeture » du Centre universitaire de Dori

Ceci est une déclaration de l’association nationale des étudiants du Burkina ( ANEB) section Dori sur la situation qui prévaut actuellement dans le centre universitaire de Dori. Lisez plutôt !

Union Générale des Etudiants Burkinabè (UGEB)

Association Nationale des Etudiants du Burkina (ANEB)

Comité d’initiative de l’ANEB/ Dori /Centre Universitaire de Dori

Dori, le 14 janvier 2023

Déclaration liminaire de la conférence de presse

Mesdames et messieurs les journalistes,
Le Comité Exécutif vous souhaite la bienvenue à la présente conférence de presse. Il vous félicite pour les efforts que vous consentez chaque jour surtout dans ce contexte de guerre civile et particulièrement dans la région du sahel pour informer les populations. C’est l’occasion pour nous également de présenter à vous, aux populations du sahel et particulièrement aux étudiants nos vœux de nouvel an. Notre conférence de presse de ce jour a pour objet la situation au Centre Universitaire de Dori (CU/DORI).

Mesdames et messieurs les journalistes,
Le Centre Universitaire de Dori (CU/DORI) a été ouvert officiellement le 07 janvier 2019 avec 260 étudiants comme effectifs répartis dans deux promotions avec deux filières dont mines et Elevage. A ce jour, le CU/Dori compte environ 1 800 étudiants avec 14 promotions et 5 filières (mines, Elevage, Lettre Moderne, Sociologie et Sciences Economiques et de Gestion). Rattaché à l’Université Thomas SANKARA (UTS) depuis sa création, le CU a vu ses activités académiques et pédagogiques arrêtées de fait depuis le 13 mars 2022 sans que l’Administration ne daigne informer les étudiants.

Aucune note officielle n’a informé les étudiants de cet état de fait. De mars à septembre 2022, aucune activité académique ni pédagogique n’a été programmé. Face à la pression des étudiants, l’Administration fut contrainte de programmer les évaluations de la session de rattrapage en septembre 2022 sans prendre les mesures qui s’imposent en vue de permettre aux étudiants qui avaient quitté la ville de Dori à cause de l’insécurité mais aussi de l’absence d’activités académiques de regagner la ville afin de pouvoir composer.

En dépit des protestations des étudiants, le programme des évaluations a été maintenu. Ainsi, plus de 2/3 des étudiants n’ont pas pu prendre part aux évaluations. Si rien n’est fait, ces étudiants seront purement et simplement exclus de l’université puisque le droit au redoublement n’est pas reconnu dans les filières dites professionnalisantes. Depuis ces évaluations, aucune autre activité académique n’a été programmée, confirmant la fermeture de fait du Centre universitaire.

Jusqu’à ce jour, aucune communication sérieuse n’a été faite par l’administration sur la situation du centre depuis sa fermeture de fait. Pire, la prétendue reprise des cours le 03 octobre qui avait suscité de l’espoir pour les étudiants est restée à l’étape de rumeurs. En effet, les programmes pour la plupart ont été annulés à la dernière minute pour les promotions qui en avaient. D’autres ont eu leur dernier programme depuis février 2022. Durant ce temps de suspension – près d’un an maintenant – aucune justification officielle n’a été donnée aux étudiants. Il n’existe aucun cadre d’échanges sérieux entre l’administration et les étudiants.

Les informations sont pour la plupart transmises de bouche à oreille ou sur des statuts WhatsApp des étudiants qui ont eu la chance de recevoir l’information par un membre de l’administration.

Mesdames et messieurs les journalistes,
La justification de la fermeture de l’université par l’insécurité donnée par les responsables du Centre via la presse, ne saurait tenir car, les établissements d’enseignement secondaire continuent de fonctionner. Il n’y a donc pas de raison que l’université reste fermée. Mieux, il appartient à l’Etat de mettre tout en œuvre pour assurer la sécurité des étudiants et de leurs enseignants.

Mesdames et messieurs les journalistes,
Le CU/Dori est confronté à beaucoup d’autres difficultés. En effet, en dehors des bâtiments, l’administration est quasiment inexistante en termes de ressources humaines. Les étudiants se retrouvent orphelins et n’ont même pas l’occasion de poser leurs préoccupations.
Les responsables de l’Administration (chargé de Mission, Directeur des études, responsable de la scolarité et responsables de filières) font des problèmes des étudiants de Dori leur dernier souci ; ils n’ont daigné répondre à aucune des sollicitations des étudiants. Leurs attitudes frisent le mépris et l’insouciance. Entrer en contact avec l’Administration pour ne serait-ce que pour avoir un bulletin de notes est devenu un véritable parcours du combattant.

Le CU manque de professeurs permanents. Des filières comme la filière mines, n’a toujours pas de professeurs permanents après quatre (04) ans d’existence. Le peu d’enseignants permanents qui existent dans d’autres filières s’illustrent par leur absentéisme

Mesdames et messieurs les journalistes,
Si l’ouverture officielle du CU/Dori le 07/01/2019 avait suscité plein d’espoir et d’enthousiasme auprès d’étudiants qui s’y sont inscrits, force est de reconnaitre quatre (04) ans après, que le centre est en train de se transformer en un calvaire si rien n’est fait. Les étudiants inscrits au CU/Dori sont restés un an durant sans mener une activité académique et pédagogique.

L’inquiétude est encore plus grande quand nous avons constaté que le CU/Dori ne figurait pas parmi les choix lors des dernières sessions d’orientation sur la plateforme campus Faso. Aucun étudiant n’a donc été orienté cette année au CU/Dori. Doit-on comprendre que les autorités ont définitivement fermé le centre ? Ou faut-il comprendre que les étudiants du CU/Dori doivent attendre la fin de l’insécurité pour reprendre les activités ?

Mesdames et messieurs les journalistes,
Face à toutes ces difficultés, notre organisation a privilégié la voix du dialogue. C’est ainsi qu’elle a plusieurs fois tenté de rencontrer l’administration sans succès jusqu’à ce jour. C’est pourquoi, elle a rencontré le gouverneur à deux reprises respectivement le 07 juin 2022 et le 04 janvier. La solution de l’héliportage des enseignants annoncée lors de la première réunion est restée sans suite. La deuxième rencontre n’a pas non plus permis de proposer des solutions idoines à la question de la reprise des activités académiques et pédagogiques au sein du centre universitaire de Dori.

Mesdames et messieurs les journalistes,
Au regard de cette situation, le comité d’initiative de l’ANEB/Dori interpelle les autorités sur leur responsabilité. Il les invite à trouver des solutions concrètes à la situation de détresse des étudiants.
Par ailleurs, il exige la reprogrammation de la session de rattrapage au profit des étudiants absents.
Enfin, il appelle l’ensemble des étudiants de Dori à renforcer ses rangs pour la défense ferme des intérêts matériels et moraux.

Non à la remise en cause du droit à l’éducation des enfants de notre peuple

Non à l’insouciance vis-à-vis de nos préoccupations

En avant pour la défense ferme de nos intérêts matériels et moraux

Vive le comité de l’ANEB/Dori

Vive l’UGEB

Pain et liberté pour le peuple

Le Comité Exécutif

Je vous remercie pour votre attention soutenue.

Minute.bf

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