La Ministre de la Solidarité, de l’Action humanitaire, de la Réconciliation nationale, du Genre et de la Famille, Nandy Somé/Diallo, a procédé au lancement officiel, ce mardi 26 septembre 2023 à Ouahigouya, du projet 1 000 métiers à tisser au profit des Personnes déplacées internes (PDI) et des communautés hôtes. D’un coût global de 721 740 000 FCFA, ce projet vise à équiper et à renforcer les capacités techniques des femmes et jeunes filles déplacées internes en tissage de pagnes, en maintenance des technologies de tissage et à les doter en fonds de roulement pour leur installation.
Le Burkina Faso est victime depuis 2015 des attaques terroristes qui, en plus des pertes en vies humaines, ont eu pour conséquence majeure le déplacement massif de populations. Selon la Ministre de la Solidarité, de l’Action humanitaire, de la Réconciliation nationale, du Genre et de la Famille, cette situation sécuritaire difficile a aggravé la vulnérabilité des femmes et jeunes filles déplacées internes, se traduisant par un accès plus difficile aux ressources productives dans les zones d’accueil. Pis, à en croire la ministre Nandy Somé/Diallo, celles-ci se retrouvent pour la plupart « sans terre pour cultiver dans leurs localités d’accueil et sans emploi par manque de qualification professionnelle ou par manque de fonds pour mener des activités génératrices de revenus (AGR) ».
Aussi, ajoute-t-elle, certaines femmes, sont devenues cheffes de ménage et doivent assumer ce nouveau rôle social en plus de celui qui était le leur. Cela justifie, de ses dires, la nécessité d’atténuer les effets induits de cette crise sur de nombreuses familles déplacées internes. Et l’une des réponses trouvées par le ministère en charge de l’action humanitaire, est le lancement du projet 1000 métiers à tisser au profit des Personnes déplacées internes (PDI) et des communautés hôtes.
D’un coût global de 721 740 000 FCFA, ce projet vise « à équiper et à renforcer les capacités techniques des femmes et jeunes filles déplacées internes en tissage de pagnes, en maintenance des technologies de tissage et à les doter en fonds de roulement pour leur installation ». Son objectif général est de « contribuer à l’autonomisation économique des femmes et des jeunes filles déplacées internes » de 10 régions que sont le Sahel, le Centre-Nord, le Nord, l’Est, la Boucle du Mouhoun, le Centre-Est, le Plateau Central, le Sud-Ouest, les Hauts-Bassins et le Centre. Ces régions concentrent de fort taux de PDI au Burkina Faso.
Pour la ministre Nandy Somé/Diallo, ce lancement marque donc un signal fort de la résilience du peuple burkinabè face à l’adversité. « Le gouvernement du Burkina Faso, en dépit du contexte socio-économique difficile, caractérisé par la rareté des ressources consent de nombreux efforts pour faciliter le relèvement économique des filles et femmes. C’est pourquoi, je vous invite à saisir cette opportunité qui vous est offerte pour faire preuve d’ingéniosité et de persévérance en développant des activités qui vous permettront de vous prendre en charge », a-t-elle déclaré.
Les principales activités du projet sont entre autres, la formation des femmes et jeunes filles dans les domaines du tissage, de la teinture, du commerce digital et de la microfinance ; l’acquisition et la dotation de matériels tissage aux bénéficiaires ; l’organisation des femmes déplacées internes (FDI) bénéficiaires en coopératives simplifiées pour leur mise en réseau; la dotation de fonds de roulement aux Femmes déplacées internes (FDI) formées ; la subvention à la participation aux foires nationales, sous régionales et internationales.
Pour le préfet et Président de la délégation spéciale de Ouahigouy, Botetessan Bonou, le choix non-anodin porté sur la ville de Ouahigouya pour le lancement dudit projet, traduit « une marque d’estime et de considération à cette vaillante population énormément éprouvée mais qui témoigne toujours son hospitalité et sa solidarité aux personnes déplacées internes, traduisant ainsi son engagement indéfectible et sa résilience ». La mise en œuvre du projet contribuera sans doute, foi du PSD de Ouahigouy, à renforcer la résilience socio-économique des femmes et jeunes filles déplacées internes et permettra d’apporter une réponse adaptée et adéquate à leurs préoccupations et attentes. « Je salue donc une fois de plus l’engagement des plus hautes autorités de notre pays et j’exprime l’adhésion totale des autorités communale à accompagner la mise en œuvre du processus de l’actuel projet », a-t-il annoncé.
Pour information, selon les statistiques du ministère en charge de l’action humanitaire, à la date du 31 mars 2023, 23,91% de PDI sont des femmes et filles. 58,50% sont des enfants. Toutes les 13 régions du pays accueillent des PDI, avec une forte concentration dans les régions du Sahel (24,3%), du Centre-Nord (23,9%), du Nord (12,4%), de l’Est (10,7%) et de la Boucle du Mouhoun (6,5%).
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