La Commission nationale des Droits humains (CNDH) a procédé au lancement du mécanisme national de prévention de la torture et des pratiques illicites assimilées, ce mardi 04 juillet 2023 à Ouagadougou. Le programme qui vise à faire connaître au grand public le rôle de la CNDH en matière de prévention de la torture au Burkina Faso, à discuter des améliorations ainsi que des insuffisances constatées lors des visites, a fait l’objet d’un atelier qui a vu la participation d’acteurs de la chaîne pénale.
Le Burkina Faso veut prévenir la torture et les pratiques illicites assimilées en lançant, sous la houlette de la CNDH, le Mécanisme national de prévention de la torture (MNP). En effet, la loi dispose que l’institution dirigée par Gonta Alida Henriette Da contribue « au respect des droits humains dans les lieux de privation de liberté à travers des visites régulières ». A ce titre, a-t-elle ajouté : « la CNDH a pour attributions, entre autres, de prévenir la torture et les pratiques assimilées, de visiter avec un droit d’accès sans restriction les lieux de privation de liberté ainsi que leurs équipements et installations et de produire un rapport annuel relatif au MNP ».
Ainsi, après des visites de plusieurs lieux de privations de liberté (postes de Police, unité de Gendarmerie, Maison d’Arrêt et de Correction…), la CNDH qui s’est vue opposer « un refus » par certains « acteurs opérationnels », reste convaincue que son « mandat n’est pas connu de tous les acteurs ».
Le présent atelier répond à ce besoin de faire connaître au public, le rôle de la CNDH sur la prévention de la torture et aux participants, le rôle du mécanisme national de prévention de la torture et le cadre juridique de protection contre la torture.
Aussi, cet atelier sera le lieu, pour les 150 participants issus des institutions publiques, des organisations internationales, des organisations de la société civile, « de poser des bases de dialogue constructif et permanent avec les acteurs de la chaîne pénale en matière de prévention de la torture et des pratiques assimilées ».
Tout en invitant les acteurs de la chaîne pénale à la collaboration, Gonta Alida Henriette Da a lancé : « c’est aussi notre manière de dire également aux autorités que c’est le top départ pour nous de pouvoir faire des visites notifiées et inopinées dans tous les lieux de privation des libertés. Donc, cela fera la visibilité, et les autorités compétentes sauront dès maintenant que dans tous les lieux de privation de liberté, la CNDH ira monitorer la question des droits humains ».
Tout cela a été félicité par l’ensemble des partenaires du programme. Augustin Somé, le représentant pays de l’Association barreau américain-initiative pour l’Etat de droit (ABA-ROLI), est convaincu que « la mise en œuvre du mécanisme de prévention de la torture va permettre de renforcer l’État de droit et la protection des droits de l’homme au Burkina Faso ».
Pour information, l’atelier qui a mobilisé environ 150 personnes notamment de la chaîne pénale se poursuit jusqu’au mardi 05 juillet 2023.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf