La crise sécuritaire que traverse le Burkina Faso depuis maintenant plus de 6 ans a accasionné des milliers de personnes déplacées internes (PDI). Bon nombre de ces PDI sont des femmes ou des jeunes orphelines ou veuves, leurs maris ayant été tués par des hommes armés. A ces femmes et jeunes filles, l’ambassade de la France au Burkina Faso est prête à leur venir en aide avec le fonds de Projets innovants de la société civile et des coalitions d’acteurs (PISCCA). Le lancement de ces projets est intervenu ce jeudi 23 juin 2022 à Ouagadougou.
Pour cette phase, 10 regroupements d’associations ont été retenus par le comité de selection. « PISCCA est un outil de la coopération française qui est destiné à soutenir les organisations de la société civile (OSC) pour qu’elles viennent en aide aux populations féminines (jeunes filles et femmes) des personnes déplacées internes afin qu’elles puissent administrer des formations pour que ces personnes puissent obtenir des compétences de sorte à pouvoir mettre en place des activités génératrices de revenus et ne plus dépendre exclusivement de l’aide alimentaire pour leur subsistance et leur prise en charge », a expliqué Franck Lalanne, attaché de coopération, gouvernance et société civile auprès de l’ambassade de France.

Pour lui, ce fonds consistera à aider les OSC à monter en puissance, mais aussi aider à l’autonomisation des populations surtout dans sa tranche féminine.
Chez les bénéficiaires, on s’active déjà à contacter la cible et se mettre au travail. L’association des femmes du secteur minier du Burkina Faso en consortium avec l’alliance pour une mine responsable est l’une des heureuses bénéficiaires de ce projet PISCCA. « Nous allons travailler avec les femmes des communes de Mogteedo et Korsimoro. Nous sommes dans le secteur minier donc nous travillons avec les femmes qui sont sur les sites d’orpaillage et qui sont impactées par les actes terroristes. Nous allons travailler avec 100 personnes dont 80 PDI et 20 autochtones que nous avons identifiées avec des formations, des sensibilisations sur les thématiques de la cohésion sociale, le maintien de la paix, la prévention des conflits afin d’améliorer le vivre ensemble », a indiqué Lucie Kabré, responsable de ladite association.

Mais il ne s’agira pas seulement de formations et de sensibilisations. Lucie Kabré et son association comptent initier aussi « la production améliorée de la volaille » aux femmes bénéficiaires « pour leur permettre de renforcer leur capacité économique ».
Le budget du projet PISCCA est estimé à environ 393 000 000 FCFA et couvrira six (06) régions que sont le nord, le centre, le centre-nord, le plateau-central, l’est et le centre-ouest. 900 femmes et jeunes femmes devraient être touchées par le fonds de ce projet.
Mouni Ouédraogo
Minute.bf