samedi 27 juillet 2024
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Burkina : La SONABEL échange avec des OSC sur la gestion de l’électricité pendant la période de pointe

La Société nationale d’Electricité du Burkina Faso a initié une rencontre d’information et de formation au profit des Organisations de la Société civile (OSC), dans le cadre de sa campagne de communication sur la pointe, période généralement marquée par une importante demande en énergie électrique. C’était le mardi 12 février 2024 à Ouagadougou.

Échanger avec les OSC sur la gestion par la SONABEL de la période de forte demande en énergie électrique et de leur donner l’opportunité d’échanger avec les acteurs chargés de la gestion de cette période critique de l’année autour des difficultés liées à la production, au transport et à la distribution de l’énergie électrique, tels sont les objectifs de la rencontre initiée par la nationale d’électricité avec une vingtaine d’OSC.

Concrètement, a dit le Directeur général (DG) de la SONABEL, Souleymane Ouédraogo : « le message, c’est de dire à la clientèle que nous restons mobilisés et déterminés à assurer une fourniture sécurisée du Burkina Faso en courant ».

En effet, M. Ouédraogo a fait remarqué que « la période chaude est une période particulièrement difficile, parce qu’elle éprouve aussi bien les infrastructures dans un contexte où la demande connaît un bond » avec notamment « une croissance significative de la demande ».

Pis, a-t-il souligné, « la chaleur fait que les machines ont beaucoup de difficultés et tombent régulièrement en panne ».

Une vue des membres des OSC à la rencontre

Fort heureusement, a rassuré le DG de la nationale de l’électricité, « c’est une période qui est connue par la SONABEL ». Cela, pour dire que « des dispositions sont prises pour pouvoir faire face à cette période difficile ». « Nous ferons tous les efforts qu’il faut pour continuer d’approvisionner la population, la clientèle en électricité. Il faut savoir qu’il y a un dispositif que la SONABEL met en place pour travailler en tout temps pour pouvoir rétablir l’électricité à chaque fois que de besoin. Le dispositif pour pouvoir couvrir la demande d’électricité est déjà mis en place mais si nous avons une panne, il faudrait qu’on s’active pour pouvoir rétablir très rapidement l’électricité », a-t-il soutenu.

Toutefois, le DG de la SONABEL a fait remarqué que son institution fait face à « des avaries, des pannes » comme ce qui est survenue dans la nuit du du 11 mars 2024 à Bobo-Dioulasso où, dit-il, « nous avons perdu la ligne d’interconnexion suite à un défaut sur le poste de courant ».

Pourtant, le DG de la SONABEL a expliqué que l’offre d’énergie, actuellement, tenant compte des lignes d’interconnexion tourne « autour de 594 mégawatts » pour une demande d’énergie qui tourne « autour de 590 mégawatts ». « Ces chiffres tiennent compte des éventuelles indisponibilités des groupes », précise-t-il, pour signifier qu’avec cette situation, la SONABEL se retrouve avec « un équilibre précaire de 4 mégawatts de surplus pour cette année ». Mais là encore, a rassuré M. Ouedraogo : « nous travaillons à faire en sorte que les groupes soient constamment disponibles, nous travaillons également à faire en sorte que l’approvisionnement qui vient de l’extérieur soit disponibilisée ».

« Les interconnexions, une nécessité technique… »

Parlant de l’approvisionnement extérieur, Souleymane Ouédraogo a fait remarqué qu’actuellement, la Côte d’Ivoire comme le Ghana ont « beaucoup de difficultés [pour satisfaire leur] propre demande », au point où ils rationnent l’énergie en limitant l’offre donnée au Burkina Faso.

Qu’à cela ne tienne, le DG de la SONABEL considère que « les interconnexions sont une nécessité technique d’abord », ajoutant qu’ « elles permettent de s’approvisionner à des conditions particulièrement avantageuses ». Cette question d’interconnexion fait couler beaucoup d’encre avec notamment certains qui se demandent « pourquoi on doit dormir sur la natte du voisin », a relevé M. Ouédraogo qui explique : « nous sommes en train d’explorer d’autres sources d’énergie notamment le nucléaire, le gaz, le charbon. Mais, en attendant, nous avons un système qui est basé sur un mixte énergétique comme les interconnexions, la production thermique, la production solaire et la production hydro-électrique ». Pourquoi les interconnexions ?

Souleymane Ouédraogo, DG de la SONABEL rassurant des dispositions prises pour fournir l’électricité pendant la période de pointe

Plus simplement, le DG de la SONABEL a fait savoir que « les interconnexions avec le Ghana et la Côte permettent [au Burkina Faso) d’économiser en moyenne 555,6 millions de F CFA par jour ». « Le Burkina est un pays qui a besoin de ressources pour se construire, pour avancer, donc, à chaque fois que nous avons la possibilité de nous approvisionner à moindre coût quelque part pour permettre à notre pays de respirer sur le plan financier, nous pensons que c’est la bonne approche », a-t-il postulé sur la question.

« Les agents de la SONABEL feront de leur mieux pour que l’électricité soit disponible au Burkina Faso », a d’emblée rassuré, Souleymane Ouédraogo, le DG de la SONABEL qui argumente : « si on avait voulu produire localement, la source de substitution, c’est la production thermique qui va utiliser le combustible, le gasoil (…) Pour produire un kilowatteur, on utilise environ 1/4 de litre de gasoil. Ça veut dire si le gasoil coûte 500 F CFA, ne serait-ce que le gasoil seul, pour produire un seul kilowatteur, on doit dépenser 125 F CFA ».

En calcul rapide, « la production thermique, actuellement, avec le cours du dollar, du baril de pétrole, a poursuivi M. Ouédraogo, pour produire un kilowatteur, le Burkina depense 160 F CFA ». « Au lieu de produire à 160 F CFA, si nous payons au Ghana ou en Côte d’Ivoire, nous faisons des économies énormes (…) c’est à la limite plus de deux fois moins cher que ce que nous nous produisons localement », a-t-il appuyé, rappelant qu’ « en moyenne, le Burkina Faso importe 200 mégawatts du Ghana et 500 mégawatts de la Côte d’Ivoire ». Sur la base de ces chiffres, foi du DG de la SONABEL, « en 24 heures, c’est 6 millions de megawatteurs que le Burkina Faso importe de ces deux pays ». Cela, dit-il, permet de faire une « économie de 200 milliards de F CFA par an ». Pour tout cela, a résumé M. Ouédraogo : « si nous voulons produire localement, ça va nous coûter plus cher et ce n’est pas sûr que nous soyons plus efficace ».

La démarche d’information et de formation de la SONABEL saluée par les OSC

Considérant que « l’information est l’oxygène de la gouvernance », Ousseni Ouédraogo, Secrétaire général (SG) de la Ligue des Consommateurs du Burkina Faso (LCB) pense qu’« à chaque fois il y a des difficultés constatées au niveau des consommateurs, il est de bon ton que la nationale de l’électricité puisse s’asseoir avec les acteurs pour en discuter et donner des informations ».

Ousseni Ouédraogo, SG de la Ligue des Consommateurs saluant la démarche de la SONABEL

Partant des coupures d’électricité à Bobo-Dioulasso notamment et à Ouagadougou aussi, la LCB espère en savoir davantage qu’elle est la stratégie nationale de prise en compte des périodes de pointe au niveau de la SONABEL.

« Nous avons constaté une équipe jeune, dynamique, toujours soucieuse du service public-administratif et de savoir qu’ils ne sont là que pour les consommateurs et qu’ils doivent travailler pour que les consommateurs puissent bénéficier d’un service public d’électricité performant, adéquat pour leur besoins quotidiens », a-t-il salué, invitant à répéter ce genre de cadres à Ouagadougou comme dans d’autres villes pour passer davantage l’information.

Franck Michaël KOLA

Minute.bf

2 Commentaires

  1. Pourquoi pas uniquement avec les organisations de défense des consommateurs? Ce fourre-tout consistant à mêler tous types d’OSC est une fuite en avant. Les organisations de défenses des consommateurs sont les seules OSC légitimes dans ce cas

    • Bien dit. Effectivement c’est les différentes organisations de défense des droits des consommateurs qui sont mieux indiquées à cette rencontre

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