mardi 11 février 2025
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Burkina : La police municipale est le service le plus corrompu de l’année 2021

Le Réseau National de lutte anti-corruption (REN-LAC) a publié ce mardi 06 décembre 2022, son rapport sur l’état de la corruption au Burkina Faso pour le compte de l’année 2021. Selon le rapport du REN-LAC, la police municipale est en tête des services les plus corrompus en 2021.

Le secrétaire exécutif du REN-LAC, Sagado Nacanabo, a fait savoir que ce sondage a été réalisé dans 14 villes du Burkina Faso, notamment dans les 13 chefs de régions administratives et la ville de Pouytenga. Il a touché 3 000 personnes. Le rapport indique que 85,23% des enquêtés estiment que le phénomène est fréquent, voire très fréquent. Cette proportion était de 81,95% en 2020 et de 75,7% en 2019.

A en croire le Ren-lac, l’indice synthétique de perception de la corruption (ISPC) calculé à partir de la perception des enquêtés sur la fréquence et l’évolution du phénomène, montre qu’il est en constante augmentation depuis 2016. L’ISPC a connu une hausse de 30 points entre 2016 et 2021. Toute chose qui indique, à en croire le réseau, que « la corruption a amorcé un rythme inquiétant » au Burkina Faso.

Dans le top 10 des services les plus corrompus de l’année 2021, la Police municipale arrive en première position avec un score de 51, 3 %. Elle est suivie de la Douane avec 37,3 %. La Police Nationale vient en 3e position avec 31,8 suivie de l’Enseignement post primaire avec 15,7%. La 5e place est occupée par la DGTTM (Direction générale des transports terrestres et Maritimes) avec 15,2%. Le domaine de la santé vient en 6e position. La gendarmerie occupe la 7e place, suivie des impôts et du domaine 8e. Quant à la 9e place elle est assurée par les Collectivités territoriales avec 9,5%. L’Administration générale, occupe la 10e place.

De l’avis de Sagado Nacanabo, la hausse du score de corruption de 2016 à 2021, peut être due au « climat d’impunité » qui a regné dans le pays durant l’année 2021. « En 2021, la gestion gouvernementale a été caractérisée par de nombreux scandales doublés d’une impunité garantie aux auteurs de corruption. Le Président du Faso, censé impulser la dynamique de bonne gouvernance, a brillé par son mutisme devant les mauvaises pratiques de certains de ses proches. L’Assemblée nationale, quant à elle, n’a pas veritablement enrepris d’actions de lutte anti-corruption et de promotion de la bonne gouvernance. L’institution s’est juste contentée de sa mission de contrôle de l’action gouvernementale à travers des questions d’actualité, des questions écrites et des questions orales comme lors du drame d’ Inata », a-t-il égrené tout en précisant que la particularité du rapport de cette année est la production, en plus de I’ISPC, de l’Indice composite de Mesure de la Corruption dans les Administration publiques (ICMC-AP), un indice qui mesure le degré de la corruption dans un service public donné.

Oumarou KONATE

Minute.bf

1 COMMENTAIRE

  1. C’est déjà un bon travail que le REN-LAC abat chaque année en publiant un rapport sur l’état de la corruption. Le top 10 est connu, avec en tête la police municipale, qualifiée de plus corrompue.
    Peut-il y avoir de corrompus sans corrupteurs? C’est l’existence de corrupteurs qui favorisent la croissance à vitesse V du phénomène, ou bien c’est l’existence des corrompus??? Peut-être faudrait-il penser aussi à la classification des couches sociales en fonction de leurs prédispositions à corrompre les agents dans l’exercice de leur fonction. Quelle est / ou quelles sont les catégories sociales qui interagissent le plus avec la police municipale, avec les différentes catégories classées dans le top 10?
    Peut-on véritablement réussir la lutte contre la corruption sans un traitement sans complaisance des citoyens/citoyennes qui sont prompts à proposer des ‘pots de vin’ aux acteurs qualifiés de plus corrompus? Qui sont les acteurs les plus corrupteurs? Pourquoi? Que faire de part et d’autre?

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