Les membres de l’Assemblée législative de Transition (ALT) ont examiné dans la matinée de ce samedi 25 mars 2023, le projet de loi portant institution des Comités de veille et de développement (COVED). A l’issue des débats, ce projet a été adopté à l’unanimité des voix présentes à la session.
Les Comités de veille et de développement (COVED) sont une initiative du gouvernement de la transition, en vue d’accompagner les efforts de recherche des solutions aux crises sécuritaires, au développement et à la cohésion sociale.
Les COVED, selon les explications du ministre en charge de la sécurité, Boukaré Zoungrana, sont des structures qui seront mises en place dans les villages et secteurs à l’effet d’impliquer les populations à la base dans la recherche de leur propre sécurité et des mécanismes de développement de leurs localités respectives. « Ce qui est recherché à travers ce projet de loi c’est que les populations dans les villages et dans les secteurs puissent être les artisans de leur propre développement et de leur propre sécurité. Il va falloir pour cela que les habitants de chaque village, chaque secteur, puissent s’organiser pour prendre en compte leur sécurité et définir les objectifs qui pourront être ceux du village afin que même s’il y a un appui ou des investissements à faire, qu’on puisse le faire dans le sens des intérêts des villageois », a-t-il expliqué.
La mise en place des COVED devrait permettre, des explications du ministre, de contenir à la base tous les actes et comportements nuisibles au vivre-ensemble et à la cohésion sociale et de lutter efficacement contre le terrorisme. Dans le contenu du projet de loi, les COVED sont des organisations civiles, apolitiques, chargées de la promotion de l’action citoyenne et qui fonctionneront sur la base du bénévolat.
Pour la formation de ces comités, Boukaré Zoungrana a précisé qu’elles seront composées essentiellement des populations à la base, sous le leadership du ministère de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité (MATDS) et des premières autorités villageoises. Ils travailleront sous forme de bénévolat. « Dans les villages, ça se fait déjà. Les populations travaillent, font leurs rencontres pour l’intérêt du village. Il n’ont pas besoin d’être payés pour ça. C’est ce qu’ils font tous les jours que nous sommes en train de formaliser ici. Nous voulons que le socle du Burkina Faso, que la sécurité du Burkina Faso passe par cette base des populations elles-mêmes », a-t-il indiqué.
Contrairement aux Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP) qui sont impliqués dans la défense du territoire, les COVED n’ont pas une mission de combat et ne relèvent pas des forces de défense et de sécurité. « Les VDP ont été institués pour défendre leurs villages à travers le combat par les armes. Au delà du combat, les VDP ont aussi pour mission de renseigner. Mais vous allez voir qu’au niveau du COVED, autant ils renseignent, autant ils font de la sécurisation, autant ils font du développement. Les COVED ne sont pas armés, alors que les VDP sont armés. Les VDP sont encadrés par les Forces de Défense et de sécurité, alors que les COVED, au niveau du village, sont pratiquement autonomes. Ils s’organisent, ils réfléchissent et ils font des comptes rendus soit au préfet, soit au président de la délégation spéciale », a détaillé le ministre.
A l’issue des débats, le projet constitué de 20 articles, a été adopté à l’unanimité des voix présentes à cette session. Ainsi adopté, ce projet de loi met fin à l’existence des anciennes structures dont les attributions ont été reprises par les COVED. « Les COVED remplacent de façon complète toutes les structures qui ont les mêmes attributions. Donc il n’y a plus de Conseils Villageois de Développement (CVD) mais ces structures demeurent jusqu’à ce que les COVED soient mis en place », a précisé Boukaré Zoungrana.
Oumarou KONATE
Minute.bf