La Brigade centrale de Lutte contre la Cybercriminalité (BCLCC) a mis fin aux actions de deux réseaux de cyber escrocs spécialisés dans la cyber escroquerie. La présentation dudit réseau est intervenue au cours d’une conférence de presse le mardi 20 octobre 2020 à Ouagadougou par la brigade mixte composée de gendarmes et de policiers.
« 4 motos dont 2 Scooters et 2 Sirius; 8 smartphones ; 20 petits portables 32 cartes SIM dont 3 SIM étrangères »: ce sont là les objets saisis par la BCLCC à l’issue de son enquête qui a abouti à la mise aux arrêts des présumés délinquants. Une enquête qui a porté ses fruits suite à plusieurs plaintes exprimées par des victimes de ces réseaux de cyber escroquerie « portant sur la sève et les graines de moringa, les épices bio, la sève d’aloe vera ou de concombre de mer qui sont des produits prisés ».
Pour ce faire, avec « quasiment le même mode opératoire », lesdits réseaux, « à travers l’utilisation de moyen de communication électronique » dont les « 8 smartphones » saisis, identifiaient leurs victimes, installaient la confiance avant de leur soumettre des offres alléchantes. Leurs cibles selon les enquêtes de la BCLCC sont de « hautes personnalités, des opérateurs économiques et bien d’autres ».
Concrètement, sur le modus operandi des présumés cyber escrocs, le Commissaire de Police et Commandant de la BCLCC, Batinda Samire Yoni a expliqué que pour le cas des épices bio par exemple, « le cyber escroc rentre en contact avec une des connaissances de la victime en se présentant comme un responsable de l’hôtel Laïco pour lui faire part du recrutement d’un fournisseur d’épices bio. Celle-ci (la supposée connaissance) portera l’information à la victime tout en lui fournissant le contact du responsable de l’hôtel Laïco ». Ensuite, la victime rentre en contact avec le cyber escroc pour des informations en lien avec le recrutement. A ce sujet, « avec un contrat de 100, 200 voir 300 millions de F CFA, la victime se voit séduire par les propositions », a fait savoir M. Yoni qui poursuit qu’une fois la confiance installée, des contacts sont mis à disposition pour « l’acquisition des épices auprès d’un producteur basé à Koudougou ». Tombée dans le jeu, la victime effectue « de nombreux transferts », « dans l’espoir de s’approvisionner en épices et de bénéficier dudit contrat », a détaillé le Commissaire Yoni.
La victime dupée, les mis en causes « se débarrassent des numéros », identifiés aux faux-noms qu’ils utilisaient selon le Chef de la division des enquêtes de la BCLCC, le commissaire Bayi Akim Nignan. Le butin est ensuite transféré « au Bénin ou au Sénégal et la part des auteurs burkinabè est retournée sur leur propre numéro », indique l’enquête de la BCLCC.
En outre, l’enquête a évalué à « plus de 100 millions de F CFA », le préjudice causé par les 2 réseaux de cyber criminels. Un chiffre qui peut augmenter, Batinda Samire Yoni ayant précisé qu’en plus des « 12 plaintes » qui ont été enregistrées, « l’enquête suit son cours en vue d’interpeller d’autres membres qui continuent de sévir ».
Pour l’heure, les deux réseaux dont le premier est composé de 4 personnes avec 2 personnes de nationalité étrangère et le second de 3 Burkinabè, seront transférés en justice pour comparution.
Pour ce coup de maître, tout en appelant les populations à la vigilance, invite leur a été faite, comme toujours, à collaborer en dénonçant les cas suspects via les numéros suivants : 71 07 59 37 ; 25 39 58 42.
Franck Michaël KOLA
Minute.bf