Des agents de santé réunis au sein du Collectif « Mon salaire, mon droit » étaient face à presse, le samedi 28 janvier 2023 à Ouagadougou. Objectif, dénoncer ce qu’ils qualifient de « terrorisme administratif et financier ». A les entendre, certains d’entre eux après « 3 ou 4 ans de service, n’ont (toujours) pas la totalité de leur salaire ».
« Injustice » et « terrorisme administratif et financier », c’est ainsi que le Collectif « Mon salaire, mon droit » a décrit la situation de ses membres, ces agents de santé qui, dit-il, après « 3 ou 4 ans de service n’ont pas la totalité de leur salaire ». En clair, le collectif dénonce « le blocage des carrières et des arriérés de salaire ». « Depuis plus de 5 ans, beaucoup d’entre nous ont des retards de reclassement, d’avancement, de détachement, de reversement », a fait savoir l’infirmier d’État au district Sanitaire de Mangodara et porte-parole du Collectif, Dieudonné Traoré qui poursuit : « ce qui est écœurant, c’est que par moment les arrêtés sont élaborés, mais sans incidence financière. Des fois, ce sont les rappels qui sont bloqués. En ce qui concerne les indemnités de garde, presque tous les agents relevant de l’Agence de Gestion des soins de Santé Primaire (AGSP) ont un retard de payement de plus de trois (3) ans ».
A cet effet, il a indiqué que « plusieurs notes ont été adressées par le ministère de la Santé courant l’année 2022, mais sont restées sans suite ». « Une note signée le 25 Juillet 2022 par la SG (…) ; Une autre signée le 24 octobre 2022 par le DRH et adressée au DG de la solde et au ministère des Finances (…) ; Une signée le 15 novembre 2022 par le DG de l’AGSP adressée à tout fonctionnaire détaché auprès de l’AGSP (…) Enfin, la dernière note qui a failli nous donner de l’espoir est celle signée le 21 novembre 2022 par le DG de l’AGSP et adressée à tous les DRS de l’AGSP (…) », a-t-il rappelé.
Et à M. Traoré de regretter : « devant toute cette panoplie de problèmes de carrières, les agents ont devant eux une administration qui brille par son incapacité à trouver des solutions idoines. La DRH, et l’AGSP, structure mise en place à l’occasion de cette réforme, se jettent mutuellement la responsabilité ».
Face au contexte actuel d’insécurité, la cherté de la vie et les accusations de corruption, les conférenciers s’interrogent : « comment un agent dans cette situation peut-il être à l’abri de ces pratiques ? L’employeur ici qu’est l’Etat ne se préoccupe-t-il pas de comment l’agent de santé devrait se soigner, se nourrir et s’occuper de sa famille ? »
Ainsi, le collectif interpelle-t-il « les premières autorités », c’est-à-dire, le Président de la Transition et le Premier Ministre, « à se saisir du problème ». « Nous ne demandons pas d’augmentation de salaire ou de primes, nous voulons tout simplement que l’Etat éponge nos arriérés de paie et régule nos carrières », a insisté Dieudonné Traoré.
« Nous sommes conscients de la situation qui prévaut dans notre pays, mais cette injustice que nous subissons est aussi une autre forme de terrorisme qui doit être combattu », s’est-il plaint avant de lancer cet appel : « nous invitons donc la DRH, l’AGSP et tous ceux qui ont en charge le traitement de nos dossiers, de nous prémunir d’actions pouvant entraver le fonctionnement des services de santé ».
En clair, préviennent les conférenciers : « conformément à nos plans, si d’ici fin février, nous n’obtenons pas gain de cause (traitement des dossiers avec incidence financière), nous nous réservons le droit de continuer notre lutte ».
François Somé (Stagiaire)
Minute.bf