Le Ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales (MENAPLN) a organisé son premier Conseil d’Administration du Secteur ministériel (CASEM) de l’année 2020, ce jeudi 30 janvier à Ouagadougou. A ce CASEM, les participants étaient appelés à la validation et à l’adoption du bilan de réalisation des activités de 2019 et du programme d’activités 2020 du ministère.
« 90,80% », c’est le taux d’exécution des activités programmées en 2019 selon Stanislas Ouaro, ministre en charge de l’éducation nationale. Performance dont il s’est félicité au regard du difficile contexte dans lequel les activités se sont déroulées. A ce sujet, les raisons sécuritaires et les mouvements sociaux sont les goulots d’étranglement. « Le contexte sécuritaire difficile et les mouvements sociaux enregistrés au niveau des acteurs de la chaine de la dépense ont impacté la mise en œuvre des activités programmées en 2019 », a expliqué le ministre.
Au regard de toutes ces difficultés dans la mise en œuvre du programme d’activités de 2019, le ministre a saisi l’occasion pour réaffirmer sa disponibilité à« maintenir un dialogue constructif avec tous les acteurs du système éducatif en vue de la sauvegarde de l’année scolaire et de la bonne formation des enfants ». Pour ce faire, Stanislas Ouaro a soumis le plan d’action 2020 à l’examen aux acteurs de l’éducation.
Acquis et défis à relever…
En en croire le Ministre, il y a eu plusieurs acquis dans le programme d’activités 2019, malgré le contexte difficile. Ainsi, son département a pu organiser deux sessions d’examen, dont une session normale des examens malgré la fronde sociale et malgré le contexte sécuritaire connu durant 2019, et une session spéciale d’examen consacrée aux élèves qui, face au défi sécuritaire, n’avaient pas exécuté le temps nécessaire d’apprentissage pour pouvoir compétire de façon équitable aux examens de la session normale .
Il y a eu des défis liés à la mobilisation des ressources et à la mise en œuvre du protocole d’accord, note le ministre de l’éducation. En effet, en fin 2019, quand le point a été fait avec la coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE), « sur les 58 points de la plateforme revendicative de cette coordination, 39 avaient été entièrement mis en œuvre ». Ces points mis en œuvre ont également été validés aussi bien, par la partie gouvernementale que par la coordination nationale des syndicats de l’éducation. Mais, « il reste des défis à relever… », concède Stanislas Ouaro. Le défi important, selon lui, c’est la mise en œuvre des activités du MENAPLN.
Il y a aussi le défi de la réouverture des établissements scolaires fermés pour cause de terrorisme. Sur ce point, entre octobre 2019 et janvier 2020, le ministère a pu rouvrir 752 établissements, à en croire le ministre. Il reste encore 2341 établissements qui sont fermés parmi lesquels il y a des nouvelles fermetures, « parce que la situation est assez difficile », note le Ministre. Mais, il assure qu’un travail est en train d’être fait pour la réouverture d’autres établissements. Aussi, le MENAPLN a pu inscrire environ 20 000 élèves déplacés internes dans les établissements. « Ce qui fait qu’on a des effectifs pléthoriques qui ne respectent pas les normes. Mais ce sont des situations où tous les Burkinabè doivent accepter de se sacrifier pour que ces enfants puissent suivre les cours, même s’il y a une norme éducative à respecter », a-t-il dit.
« Des activités pertinentes, réalistes et réalisables… »
Adopté depuis le 20 décembre 2019, le présent plan d’action du MENAPLN prévoit un certain nombre d’activités à mener. Le programme d’activités conçu est « concis mais reste exhaustif », selon Stanislas Ouaro qui précise que le document d’opérationnalisation permettra de « cheminer tout au long de l’année 2020 avec une connaissance claire et concise de l’évolution sur le rythme du travail ».
Ainsi donc, le patron de l’éducation dit attendre de ce CASEM « des activités pertinentes, réalistes et réalisables dont les modalités de mise en œuvre ne souffriront pas de remise en cause ». Pour cela, invite-t-il les acteurs de l’éducation, « à examiner avec la plus grande attention le projet » qui leur sera soumis afin de faire « des amendements pertinents et des propositions susceptibles de contribuer à sa mise en œuvre efficace ».
Franck Mickael Kola
Minute.bf