La situation de blocus du train voyageur au Burkina, continue de faire des gorges chaudes parmi ses travailleurs. La Fédération Burkind Faang’f Meenga des panafricanistes du secteur privé (FBFMP-SP) a demandé, au cours d’une conférence de presse, le jeudi 21 décembre 2023 à Ouagadougou, une nationalisation des entreprises multinationales pour une « prospérité économique du Burkina Faso ».
Les raisons qui avaient été avancées pour justifier la suspension des activités du train voyageur ne convainquent pas la Fédération Burkind Faang’f Meenga des panafricanistes du secteur privé (FBFMP-SP). « Il s’agissait du COVID-19, de la situation sécuritaire, de la dégradation des infrastructures ferroviaires », ont rappelé les conférenciers, qui rejettent du même coup toutes ces raisons. Pour les conférenciers du jour, c’est le groupe Bolloré SA qui « est à la manœuvre pour empêcher la reprise des activités du train de transport des voyageurs entre les deux pays (Côte d’Ivoire et Burkina Faso) ».
De l’avis d’Emmanuel Sawadogo, Secrétaire général adjoint (SGA) de la FBFMP-SP, principal conférencier du jour, avec la convention de concession, SITARAIL a mis l’accent sur le transport de marchandises au détriment des voyageurs. « Ce qui a entraîné une baisse de l’intensité des actions du train voyageur », déduit-il. M. Sawadogo note cependant qu’ « en dépit de ce constat alarmant pour les populations qui vivent du train, elles n’ont pas pour autant abandonné, leur volonté d’utiliser le train pour les déplacements dans les villes comme Ouagadougou, Koudougou, Bobo Dioulasso et vers la Côte d’Ivoire ».
De ce fait, M. Sawadogo a expliqué que l’objectif de leur conférence est d’interpeller l’Etat burkinabè à « commanditer des audits du matériel ferroviaire de la partie burkinabè ». « Nous, acteurs de la société civile, réclamons un audit du matériel ferroviaire au Burkina Faso. Si la vétusté des rails ne permet pas aux trains voyageurs de circuler normalement, alors que les trains marchandises effectuent comme si de rien n’était leur trafic, une équité s’impose à ce niveau, soit l’arrêt total du trafic, soit permettre à tout train marchandises ou de personnes de circuler », ont exigé Emmanuel Sawadogo et ses camarades.
« Selon nos sources, SITARAIL reste redevable à l’État burkinabè de plusieurs milliards de F CFA », a poursuivi M. Sawadogo, pour qui, le Burkina Faso doit résilier le contrat de SITARAIL. « Nous, acteurs de la société civile, demandons aux autorités burkinabè de prendre leur responsabilité et de résilier la convention à l’image de la SOSUCO, de l’aéroport de Donsin et de permettre à des nationaux qui sont aguerris et pleins d’expériences de gérer ce chemin de fer », a-t-il lancé.
Pour Jean-Paul Ouédraogo, SG de l’association des commerçants du chemin de fer (ACCF), il faut arriver à une nationalisation de ladite société car, selon lui, le Burkina dispose des nationaux à même de discuter avec la partie ivoirienne pour que le travail soit convenable pour tous. « Osons lutter, prenons notre patrimoine en main parce que nous avons des opérateurs économiques au Burkina Faso qui ont les moyens, nous en avons les moyens. Si c’est la force, nous en avons parce que nos grands-pères nous ont légué cette force-là. Donc, tous unis nous vaincrons. La patrie ou la mort nous vaincrons », a-t-il conclu.
Jean-François SOME (Stagiaire)
Minute.bf