L’ambassadeur du Burkina au Canada, Athanase Boudo s’est rendu à Boussé, chef lieu de la province du Kourweogo, ce jeudi 19 septembre 2019. L’objectif de cette visite s’inscrit dans une visée de solidarité à l’endroit des déplacés victimes de l’insécurité. Pour l’occasion, le haut commissariat de Boussé a servi de point de rencontre entre Athanase Boudo, les autorités coutumières et administratives de la province, et une délégation de déplacés. Plus de 3 tonnes de mil et de maïs ont été remis pour aider « ceux qui ont fui leurs champs, ceux qui ont fui leurs maisons ».
Vu la noblesse du geste du natif de la province, le chef lui a prodigué des bénédictions tout en magnifiant la valeur sociale de l’homme. Il a prêché le vivre ensemble et surtout la solidarité. « Même sans cette situation de déplacés, la situation alimentaire n’était pas simple », a fait savoir le chef avant de terminer: « Nous formulons nos voeux de bénédictions et d’encouragements pour le donateur, notre fils Athanase ».
L’ambassadeur dénonce « une guerre impérialiste »
« Quand j’avais été choisi pour être ambassadeur et représenté le président du Faso au Canada, les fils et filles du Burkina et de la province du Kourweogo en particulier m’avaient fait des bénédictions. Maintenant que le terrorisme est là et qu’ils sont dans des situations difficiles, je ne peux pas rester indifférent à cela. C’est la raison pour laquelle j’ai apporté ma modeste contribution aux deplacés de la province », a déclaré le donateur du jour, visiblement satisfait de pouvoir contribuer à redonner le sourire à ceux qui ont trouvé refuge dans sa province.
Par ailleurs, l’Ambassadeur Athanase Boudo, par ailleurs 2e vice-president du parti sankariste UNIR/PS, n’ a pas manqué de prodiguer des conseils aux populations. Des conseils allant dans le sens de la préservation du vivre ensemble. « Nous comprenons la souffrance de nos frères et soeurs. Mais nous esperons que que cela relevera un jour d’un triste souvenir. Le terrorisme est un phénomène mondial. Restons solidaires et vivons ensemble et en paix. Les terroristes ne doivent pas déteriorer notre vivre ensemble », a souhaité l’ambassadeur, qui a dénoncé au passage le terrorisme que subit le Burkina comme étant une « guerre impéraliste ».
« Ne cédons pas »
Mais pour ce haut cadre du parti sankariste, ceux qui attaquent le Burkina verront en face d’eux un peuple courageux et résilient comme il a su l’être de 1932 à 1947, période à laquelle le Burkina (ex-Haute-Volta) avait été morcellé avant d’être réconstitué du à la lutte de ses fils et filles. En plus de cette bravoure historique, Athanase Boudo s’est appuyé sur l’histoire pour demander les populations à la resilience et à la bravoure dans cette situation. Pour lui toutes les grandes Nations ont connu à un certain moment des fortes tensions. « Si vous prenez les pays comme le Japon, ils ont souffert pendant la 2e guerre mondiale. Mais maintenant, le Japon est une grande puissance. La France a été occupée pendant la seconde guerre mondiale, maintenant, elle est aussi une grande puissance. Si vous prenez les pays comme l’Afrique du Sud ou l’Algérie en Afrique ici, ils ont souffert mais ils se sont développés aujoursdhui. Donc ne cédons pas », a-t-il lancé.
« Nous lui disons: merci »
Il faut noter que, selon le haut commissaire de la province du Kourwéogo, Abdoul Karim Zongo, 47 ménages dont 45 hommes 67 femmes et 186 enfants ont été reçus dans sa province. Malgré l’appui apporté par l’Etat à ses déplacés, le haut commissaire, qui l’apprécie à sa juste valeur, estime qu’il demeure insuffisant. C’est ainsi qu’il a laissé entendre que le geste de l’ambassadeur « est un grand soulagement ».
Il a invité toute bonne volonté à lui emboîter le pas. Les bénéficiaires, à travers leur representant, Mathias Kouama, a brièvement traduit ses rémerciments et bénédictions au donateur. » Tout ce que nous lui souhaitons est que Dieu fasse que lui, ses proches et toute sa descendance ne connaisse jamais la honte. Il nous a aidé et Dieu l’aidera aussi. Nous lui disons: merci », a déclaré Mathias Kouama, l’air réconnaissant.
Par Lassané Sawadogo
Minute.bf
