samedi 11 octobre 2025
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Boulgou : Saviez-vous que l’appellation Garango est une déformation du colon ?

Garango, un département et une commune urbaine de la province du Boulgou, dans la région du Nakambé, recèle bien des histoires méconnues. En marge du lancement de la 3e édition de la Grande saison du tourisme interne (GSTI) à Tenkodogo, une visite avec la délégation ministérielle conduite par le ministre en charge du Tourisme, Pingdwendé Gilbert Ouédraogo, a permis d’en apprendre davantage sur Garango et le Mont Boulgou.

Que veut dire Garango ? Il faut d’abord retenir que l’appellation Garango est une déformation du colon, selon le guide Palais Royal de Garango et du Mont Boulgou, Serge Bambara. En effet, l’histoire de cette partie du Nakambé remonte à l’ancêtre Bissa Barso.

Serge Bambara expliquant le sens de Garango

A en croire Serge Bambara, c’est vers 1650 que le chasseur et ancêtre Barso est arrivé dans la zone. De ses explications, quand il est arrivé sur les lieux de l’actuel Mont Boulgou, alors qu’il était dans ses aventures de chasse, il a été séduit par la verdure. « Il a alors dit : moi, je vais rester ici. C’est ça il a dit Gargo : « la chasse est finie » », a confié M. Bambara. Et de ses dires, c’est donc ce « Gargo » que le colon a transformé en « Garango ».

Bissa, Samo et Gourounsi des cousins avant que…

En remontant l’histoire, le guide relève que Bissa, Samo et Gurunsi étaient des cousins avant que les deux dernières communautés ne partent. La cause ? La séparation entre les groupes Samo et Gourounsi serait liée à un malentendu familial autour de la fameuse « tête de chien », que nombre d’entre nous ont déjà entendu parler. A en croire le guide Serge Bambara, tout est parti d’une « embrouille » entre le grand frère et le petit frère. Le jeune frère a alors tué son chien attendant le lendemain pour aller demander pardon à son aîné.

Les officiels grimpant le Mont Boulgou

Mais l’histoire va prendre une autre tournure quand quelqu’un va souffler ces mots au cousin Gurunsi : « Gurins-agô-is » (transcription selon ce que nous avons entendu du guide). Ce qui se traduit par « faut ramasser pour courir ». Selon notre le guide Bambara, c’est cette appellation qui est restée pour devenir le nom de la communauté Gurunsi. Ainsi donc, Gurunsi veut dire en traduction littérale « faut ramasser pour courir ».

Que savoir du Mont Boulgou ?

Le Mont Boulgou est aussi sacré. Des gens y viennent des quatre coins du Burkina Faso et même du monde pour demander la santé, la prospérité et le bonheur.

Cette sacralité remonte également à l’ancêtre Barso. Serge Bambara explique que c’est le Mont qui s’est révélé à leur ancêtre Barso pour son comportement atypique pendant qu’il dormait là-bas pendant plusieurs jours. « Alors qu’il dormait sur le Mont pendant plusieurs jours, il y avait du gibier sur le Mont, qu’il n’a ni chassé ni tué. C’est là qu’un jour, dans son sommeil, le mont s’est révelé à lui et lui a dit : tu es venu à mon pied, tu es un chasseur, mais tu n’as jamais tué un de mes enfants. Moi, aujourd’hui, je vais te protéger, toi et ta descendance jusqu’à la fin des temps », a relaté M. Bambara.

Depuis lors, les descendants de Barso offrent des sacrifices au mont pour bénéficier de sa protection et de ses grâces. « Il y a des gens qui viennent demander des enfants, la richesse, le travail, le foyer… Même depuis l’Europe, ceux qui ne peuvent pas venir envoient des gens avec le nécessaire pour implorer les faveurs du Mont », a fait savoir le guide, non sans relever que si les vœux sont exaucés, les demandeurs ont l’obligation de revenir remercier le mont.

L’entrée du Palais

Concrètement, ils doivent remplir leur promesse en offrant un coq si c’est ce qu’ils ont promis en implorant les faveurs du mont. Par ailleurs, il a révélé que le 1er août prochain aura lieu le grand sacrifice de l’an sur le Mont Boulgou.

Des interdits sur le Mont…

Ce qui fait la différence et la force du sacré, c’est aussi les interdits. Sur le Mont Boulgou, il y a quelques interdits à observer. Serges Bambara a signifié qu’il interdit aux visiteurs de partir avec un caillou du mont.

Enfin, le ministre du Tourisme encourage les Burkinabè à profiter de la GSTI pour découvrir ou redécouvrir ce patrimoine, d’autant que des tarifs préférentiels sont négociés avec les établissements d’hébergement pendant cette période. À ce propos, il convient de signaler que Faso Tourisme a pu négocier des facilités avec des entreprises d’hébergement pour offrir des tarifs promotionnels aux visiteurs pendant cette période.

Lire aussi : Burkina : Le ministre Gilbert Ouedraogo lance la 3e édition de la Grande saison du tourisme interne

Franck Mickaël KOLA
Minute.bf

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