Le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), Pr Adjima Thiombiano, accompagné par les ministres en charge de l’énergie, Simon-Pierre Boussim, de l’eau, Augustin Kaboré et celui en charge des infrastructures, Adama Luc Sorgho, ont visité plusieurs sites de recherches à Bagré-pôle dans la région du Centre-est. C’était le vendredi 07 avril 2023. Le site de l’Agence nationale de la Validation des Résultats de la Recherche et des Innovations (ANVAR), les installations de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL) pour l’alimentation en énergie du site et un espace de production de semences améliorées de riz, ont vu défiler la délégation ministérielle, le Gouverneur de la région du Centre-Est et les étudiants. Il s’agit d’un projet incubateur de technologies, qui doit débuter en juin 2023 sur 10 hectares et destiné aux étudiants en fin de cycle dans les filières agro-sylvo-pastorales des Universités du Burkina.
Le Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (MESRI) est rentré dans une nouvelle vision de transformation des semences agricoles pour booster la production agricole au profit des ménages. Cela y va de la sécurité alimentaire et de la réduction du chômage en milieu estudiantin au Burkina Faso. Et la Transition a mis la jeunesse au centre de cet idéal.
En effet, il s’agit de mettre à profit le potentiel théorique, des étudiants engagés dans les filières agro-sylvo-pastorales et qui ont prouvé ce savoir, vers la pratique. C’est dans ce cadre que le Gouvernement, à travers le MESRI, a initié « le Projet de mise en place d’un incubateur de technologies à Bagré-pôle au profit des étudiants en fin de cycle dans le domaine agro-sylvo-pastoral au Burkina Faso ».
Un projet pour inciter les étudiants à un retour à la terre…
À cheval sur le site de l’Agence nationale de la validation des résultats de la recherche et des innovations (ANVAR) situé à Bagré-pôle, ce projet qui débutera en juin 2023, va occuper une dizaine d’hectares sur la cinquantaine que compte cette agence. Selon le ministre en charge de la recherche scientifique, Pr Adjima Thiombiano, ce projet aura, entre autres, comme défis majeurs, le renforcement des compétences des étudiants, et va les inciter « à un retour à la terre », à travers l’entrepreneuriat agro-sylvo-pastoral.
Il sera question pour les étudiants, à la fin, de disposer de leur propre capital pour entreprendre et se frotter avec le monde de la recherche. Le ministre Adjima Thiombiano, a fait savoir que la première phase pilote du projet, « vise à valoriser, 02 variétés à haut rendement de maïs (Espoir et Wari), 03 variétés à haut rendement de riz (Bitonkini, Mouifiida, Orylux6), la Patate douce à chair orange (PDCO), le Manioc et les Variétés hybrides de maïs (Komssayan et Bondofa) entre 5 et 8 tonnes/hectares », à travers l’encadrement d’étudiants pour la production, la transformation et la commercialisation.
Également, il est envisagé, une production animale en vue d’optimiser le rendement pour qu’elle soit abondante et régulière pour satisfaire entre autres, les besoins des société minières. Ce sont la production des bovins, des ovins, des caprins et des volailles. La production halieutique sera aussi mise en lumière. Pour cette expérience qui va durer 3 ans, il est attendu à la fin de la phase pilote, que celui-ci soit intégré dans le projet de développement global du parc d’innovation de Bagré-pôle de l’ANVAR.
« Aujourd’hui, nous voulons donner des opportunités à l’étudiant burkinabè. Il est souvent reproché que les Universités forment des étudiants sans que ces étudiants, après l’obtention de leurs diplômes, n’aient des perspectives. Il s’agit pour nous de renforcer ces connaissances théoriques en les emmenant directement sur le terrain, leur permettre de pouvoir rentrer en production et de jouer surtout un rôle très important entre le monde des chercheurs et le maillon de la production. Ces étudiants viendront à utiliser ce qu’on appelle les semences ou variétés performantes dans le domaine agricole. Ils vont pouvoir les expérimenter sur leurs champs et produire », a expliqué le Pr Adjima Thiombiano. Une fois la récolte effectuée et écoulée, chacune des parties aura « sa part du gâteau » pour permettre surtout à l’étudiant de disposer d’un fond entrepreneurial pour être indépendant « de la fonction publique et de l’État ».
En outre, à entendre le ministre Thiombiano, la phase pilote du site de Bagré, si elle est concluante, elle va être étendue aux autres périmètres irrigables comme les barrages, de Samdemeni, du Sourou, la Kompienga et même dans les Universités disposant des espaces agricoles pour expérimenter cette vision sur leur propre territoire.
Des doléances des étudiants…
Dr Edgar Traoré, Directeur général de l’ANVAR, a précisé que cet espace se veut être « une vitrine de technologie » dans différents domaines essentiellement dans l’agriculture. Néanmoins, en dépit des énormes avantages du projet, Dr Edgar Traoré, a noté des défis à relever. Ils concernent, de son explication, de l’aménagement de la surface du site de l’ANVAR, du besoin en eau potable, de la sécurisation du site par rapport à l’accès des animaux et de la distance où les étudiants vont être logés, de la parcelle où ils vont travailler et de leur sécurité.
En tout, ils seront une cinquantaine d’étudiants à expérimenter cette phase pilote du projet. Un nombre qui ne satisfait pas ces étudiants. Martin Sawadogo, étudiant en Licence 3 Production végétale et agronomie au Centre universitaire polytechnique (CUP) de Tenkodogo, a porté la voix de ses camarades devant les ministres. Il a souhaité voir à la hausse le nombre d’étudiants pour la phase pilote du projet. Martin Sawadogo a indiqué que lui et ses camarades sont « prêts et motivés » à relever le défi du « retour à la terre, à l’agriculture comme au temps de [leurs] parents ». Et, pour lui, il ne faudrait pas que le nombre de places soit un frein à leur ambition. Ces étudiants ont demandé au Gouvernement de ne ménager aucun effort pour la réalisation de ce projet innovant.
Séance tenante, le ministre Thiombiano a souligné que le nombre est « juste pour le début et il faut être prudent dès le début ». De ce fait, Pr Thiombiano a estimé que les 50 étudiants, soit 10 étudiants par variété, sont suffisants. Mais, c’est 400 à 500 étudiants qui seront sollicités au fur et à mesure de la mise en œuvre du projet, a indiqué Pr Thiombiano. Thèse appuyée par le DG de l’ANVAR qui a révélé que le nombre peut atteindre 200 étudiants par campagne agricole. À tour de rôle, chacun des ministres a rassuré les étudiants.
Simon-Pierre Boussim a indiqué avoir donné des « instructions fermes » pour disponibiliser l’électricité sur le site. Il y aura à la disposition du site de l’eau potable « dans la mesure du possible », également a rassuré le ministre Augustin Kaboré.
Des infrastructures, le ministre Adama Luc Sorgho entend faciliter l’accès au site par des routes de qualité pendant que le Directeur de cabinet du ministre en charge de l’agriculture, a souligné que son ministère ne ménagera aucun effort pour aider et assister ces étudiants.
Le Gouverneur de la région du Centre-est, le Colonel Aboudou Karim Lamizana, a, pour sa part, apaisé les cœurs des étudiants sur les moyens sécuritaires qui seront déployés sur le terrain pour leur permettre de pratiquer en toute quiétude.
Mathias Kam
Minute.bf
Une très belle initiative
Es-ce que les étudiants seront rénumerés aucour du projet ?