Sur la tuerie de Barga le 8 mars 2020, le Collectif contre l’Impunité et la Stigmatisation des Communautés (CISC) se veut clair: c’est l’œuvre des groupes des Koglwéogo et des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP). Au cours d’une conférence de presse le samedi 14 mars 2020, le collectif par la voix de son Secrétaire général (SG), le docteur Daouda Diallo, a retracé le déroulé des événements du 8 mars dernier à Barga, appelant par ailleurs le gouvernement à faire la lumière sur l’affaire.
« C’est le 8 mars aux environs de 5h du matin que les populations de Dinguela peul ont aperçu une colonne de plus de 100 motos en uniformes noirs avec des armes ( Kalachnikov et fusils de chasse). Arrivés dans le village, ils se sont divisés en trois groupes. Le premier se positionnant sur la route menant à Ouahigouya, le second s’est caché dans les buissons et le troisième à encerclé puis commencé à tirer sur les hommes », a raconté le SG du collectif pour qui, « cette stratégie digne d’une école de guerre laisse soupçonner la touche d’une main professionnelle ».
En effet, se fondant sur les témoignages recueillis par une équipe dépêchée par le collectif auprès des populations sur-place, il n’y a pas de doute selon M. Diallo, « c’est l’œuvre des Koglwéogo et des volontaires ». Ceux que le CISC qualifie de « criminels» auraient « brûlé des enfants dans des maisons », « abattu des vieillards » et pire, « tout homme était systématiquement abattu», a regretté le collectif. Après ce forfait, les maisons et d’autre biens matériels ont été incendiés et « les motos en bon état ont été emporté par les assaillants ».
Par ailleurs, c’est ce modus operandi que les mêmes assaillants auraient employé dans l’attaque de Barga après celui de Dinguela avec respectivement un bilan de « 22 et 23 corps retrouvés », selon le CISC.
« Le gouvernement un potentiel complice dans cette tentative de nettoyage ethnique »
Suite à cette attaque, une délégation gouvernementale composée des ministres Ousseni Compaoré de la sécurité, Siméon Sawadogo de l’administration territoriale et Shérif Sy de la défense s’était rendue sur le lieu du drame. À leur retour, le communiqué signé par le porte-parole du gouvernement, Rémi Fulgance Dandjinou ne corroborerait pas avec les faits tels qu’ils se sont passés, selon le collectif. Alors que M. Dandjinou attribue l’attaque aux « Hommes armés non-identifiés (HANI) », Daouda Diallo et ses camarades s’offusquent et dénoncent le caractère « mensonger» du communiqué doublé de « complicité ». « En plus de son caractère mensonger, ce communiqué fait du gouvernement un potentiel complice dans cette tentative de nettoyage ethnique », a dit M. Diallo qui explique que les assaillants sont « certains Koglwéogo, des VDP armés par l’Etat et par les FDS».
Ainsi, tout en invitant le gouvernement à faire la lumière sur cette affaire et à « intensifier les efforts pour protéger les populations civiles », le SG du CISC a terminé son propos en ces termes: « si les Koglweogo et les VDP sont des HANI, alors le gouvernement admet devant la communauté nationale et internationale qu’il contribue lui-même à la déstabilisation du pays et donc il est responsable de la situation actuelle et doit tirer les conséquences ».
En rappel, selon un bilan officiel, l’attaque de Barga a fait 43 morts et des blessés.
Franck Mickaël Kola
Minute.bf
Je pense pour ma part que tous les ingrédients sont réunis pour qu’une guerre ethnique à l’échelle du RWANDA éclate dans notre pays.
Sachons raison gardée car nulle ethnie n’en sortira vainqueure.